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Cambodge (2)

J24 - dimanche 01 février 2015 - Preah Vihear - Chhep Kandal (Shaeb sur les bornes) - 56,45 kms - moyenne 13,50 kms / h - dénivelé montant 94 mètres - pente Maxi 2 % - Dénivelé descendant 67 mètres - pente Maxi descendante 2 %.

Réveil vers 7h15 ce matin, nous sommes prêts pour le départ vers 8h15. Nous quittons rapidement la ville et suivons une route avec un goudron assez rugueux et peu roulant sur les dix premiers kilomètres. Pour la suite le revêtement sera plus roulant mais, comme hier, le vent nous gênera souvent. L'ensemble du parcours sera malgré tout facile mais sur une route le plus souvent surélevée et sans ombre.

Quelques petits villages et maisons isolés bordent la route. Les habitants du coin semblent pauvres et habitent des maisons très simples. Il y a des poteaux plantés sur un côté de la route mais les fils ne sont pas encore posés. Il n'y a donc pas encore d'électricité dans les maisons. Pour l'eau La plupart des villages semblent avoir une pompe où les habitants viennent s'alimenter. Certaines maisons sont éloignées de la pompe et leurs habitants transportent l'eau dans des sceaux ou des bidons. Pour ceux qui sont encore plus éloignés il faut transporter l'eau à moto ou en vélo. Le restaurant où nous avons mangé à midi se faisait livrer l'eau. Le livreur avait une vieille moto et une remorque à deux roues avec deux bidons de 100 litres dessus. Arrivé au domicile du client il transfert ses bidons dans les jarres du restaurant. Pour nous, surtout pour ceux qui ont toujours connu l'eau courante à volonté, cela semble long et compliqué mais ici il n'y a pas d'autre solution pour l'instant.

Nous faisons une pause boisson vers 11 heures. Nous voulions manger mais la dame ne fait pas de repas. Nous prenons donc 2 coca pour 1 USD.

Nous faisons une nouvelle pause 3 kilomètres plus loin. La dame ne fait pas restaurant mais elle nous propose des soupes chinoises. En attendant nous prenons des boissons (un coca pour Michel et une bière pour moi). J'arrive trop tard dans la cuisine et la cuisinière a déjà versé les sachets de condiments sur les nouilles. Rien n'est perdu car elle n'a pas encore versé l'eau. Je lui fait comprendre qu'il faut une soupe sans condiments. Elle secoue donc les nouilles destinées à Michel sur les miennes pour avoir une soupe peu épicée et l'autre presque doublement épicée. Pas de problème pour moi, ce sera un peu chaud mais mangeable. Le peu qu'il reste sur les nouilles de Michel lui pose problème et il prend un deuxième coca. Au moment de payer la dame nous demande 4 USD (c'est un peu cher mais peu importe). Notre stock de riels a un peu grossi depuis 2 jours mais je voudrais le conserver. Je paie donc avec un billet de 5 USD en pensant qu'elle va me rendre 1 USD ou 4 000 Riels. Nous l'avons déjà constaté mais les commerçants n'aiment pas rendre la monnaie sur les USD en campagne. Elle cherche donc à convertir le billet en Riels auprès d'autres clients (il n'y en a que deux). Elle n'y parvient pas et nous propose de garder le billet de 5 USD en échange de deux boissons supplémentaires. C'est un peu de la vente forcée mais nous acceptons car il fait très chaud et sec par ici et nous avons soif en permanence.

Nous continuons jusqu'à Shaeb (le nom change suivant les cartes et lorsque l'on demande aux gens c'est un nom à rallonge qu'ils ne savent pas écrire avec notre alphabet et que nous ne savons pas lire avec le leur). Nous nous installons à un restaurant et prenons chacun une boisson, une assiette de riz avec du poisson pour Michel et du porc pour moi. Nous payons 4,50 USD le tout. C'est aussi assez cher mais il est possible que la vie soit chère dans ces villages loin de tout.

Nous demandons à la cuisinière, qui doit être la patronne, s'il y a un endroit pour dormir dans le village. Elle appelle et un jeune homme arrive (fils ou employé? ). Elle lui parle et nous dit de le suivre. Il prend sa moto et nous suivons. Quelques centaines de mètres plus loin nous entrons dans une cour avec des oies. Nous étions passés devant avant d'arriver au restaurant. La guesthouse est sur la gauche en arrivant de Preah Vihear à une centaine de mètres avant le carrefour Stung Treng - Chey Saen. A gauche du portail en tôles ondulées il y a un panneau rouge "Angkor beer" avec des inscriptions en Khmer et des numéros de téléphone. Au fond de la cour il y a quelques chambres en bois avec un lit. Pour les 4 chambres il y a un WC à la turc qui fait aussi douche au broc et une douche seule (toujours au broc). La chambre est à 5 USD. Il n'y a pas Internet et pour l'électricité c'est seulement entre 18 heures et 21 heures.

Comme il y a deux jours la chambre est le royaume des moustiques et le rapport qualité prix au plus bas. Cependant nous n'avons pas le choix et nous ferons avec ce qui nous est proposé. Il faudra un jour que nous testions un des nombreux abris sommaires dans les champs au bord de la route. Ils ne sont pas utilisés la nuit et sont sur pilotis. Il devrait donc y avoir moins de moustiques. Il nous faudrait juste une réserve d'eau et notre repas du soir pour y dormir probablement mieux que dans les taudis qui nous sont parfois proposés.

A la nuit tombante nous faisons un tour de la ville pour repérer les restaurants. C'est vite fait car nous avons déjà testé le restaurant qui est sur la route de Stung Treng à midi. Nous suivons donc la direction de Chey Saen. Le goudron laisse la place à une piste de terre moins de 100 mètres après le carrefour. Il y a quelques commerces et restaurants éclairés. Environ 300 mètres plus loin il y a pont au dessus de rien. Il enjambe probablement une rivière à la saison des pluies. Après le pont c'est la campagne. Nous revenons sur la route principale. Nous y avons vu deux restaurants presque en face de la guesthouse. Nous nous installons dans celui qui est le plus prêt du carrefour. Il y a du riz et nous en prenons chacun une assiette. Pour accompagner le riz Michel prend une omelette et moi des légumes dans un bouillon de viande. Nous sortons rassasiés et payons 10 000 Riels le tout.

Lorsque nous rentrons à la guesthouse le groupe électrogène tourne et le ventilateur, l'éclairage et les trois prises électriques de la chambre sont alimentées. Nous savons qu'il n'y aura plus d'électricité après 21 heures et profitons des deux heures qu'il reste pour compléter la charge de nos appareils.

Nous devrions faire environ 87 kilomètres demain pour atteindre Stung Treng. Si nos renseignements sont bons il y a maintenant un pont qui traverse le Mekong. Nous ne devrions donc pas avoir besoin de prendre le bac qui était, jusqu'à il y a quelques mois seulement, le seul moyen pour traverser le fleuve à cet endroit.

J025 - lundi 02 février 2015 - Chhep Kandal (Shaeb) - Stung Treng - 88 kms - moyenne 14,24 kms / h - dénivelé montant 312 mètres - pente Maxi 6 % - Dénivelé descendant 321 mètres - pente Maxi descendante 3 %.

Après une nuit interrompue vers 3 heures par un concert d'aboiements. Pour les premières heures de sommeil la fatigue fait oublier le matelas à peu près aussi confortable qu'une planche. Le groupe électrogène s'est arrêté à 8h30 hier soir. Ceci fait qu'à 3 heures on a presque fait sa nuit et se rendormir est un peu difficile. Ce sera donc un sommeil intermittent jusqu'à ce que les oies s'y mettent vers 6 heures.

Nous quittons la guesthouse vers 7 heures. Il ne fait pas trop chaud et nous roulons tranquillement jusqu'à la pause petit déjeuner au kilomètre 17.

Nous avons fait halte dans un petit restaurant simple et bien tenu. A cette heure il n'y a rien de prêt pour manger. Les deux jeunes femmes qui tiennent l'établissement nous proposent du café. Il y a une théière pleine sur la table et nous achetons 3 sachets de deux gâteaux (genre madeleines). Le café nous reveille, les madeleines nous remplissent un peu l'estomac et le thé nous désaltère. C'est un petit déjeuner parfait que nous payons 5 000 Riels (pram poam riels).

Nous reprenons notre route jusqu'au kilomètre 40 environ où nous achetons une main de banane et 4 beignets (5 000 riels). Nous prenons aussi chacun un coca (4 000 riels ou 1 USD).

Vers le kilomètre 60 nous croisons un couple de jeunes français. Ils ont vécu 2 ans à Louang Prabang (Laos) et sont partis de cette ville en vélo. Ils se dirigent vers Siem Reap et ne se soucie pas des guesthouses car ils dorment le plus souvent sous la tente. Ils se renseignent quand même pour la nourriture car ils n'ont rien pour cuisiner. Sur le parcours de la journée nous n'avons pas vu beaucoup de restaurant et la campagne n'est pas très peuplée. Par contre nous avons vu plusieurs motos qui proposaient à manger.

Nous faisons une nouvelle pause boisson et ananas au kilomètre 70 environ.

Quelques kilomètres plus loin nous rencontrons un nouveau jeune couple de cyclistes anglais. Ils sont partis d'Angleterre et sont arrivés ici après avoir traversé l'Europe et une partie de la Chine. Ils ne semblent pas vouloir visiter Angkor et se dirigent vers la région frontalière avec la Thaïlande. C'est au nord de Preah Vihear et il y a un monument ancien classé. Cette région se visite peu car la frontière définie par le Cambodge est contestée par la Thaïlande qui pense que le monument est sur son territoire. Cette situation créée quelques tensions qui se règlent parfois avec les armes.

Nous arrivons ensuite rapidement et facilement à Stung Treng. Il n'est plus nécessaire de prendre le bac car un pont, mis en service en août 2014, traverse maintenant le Mekong. En faisant un tour de la ville nous reperons une belle guesthouse un peu à l'écart du centre qui propose le wifi. Ils ont des chambres à deux lits avec ventilateur à 8 USD. Pour les vélos c'est un peu moins bien car il faudra soit les laisser devant soit les mettre dans la cour fermée mais en chantier. Si nous les mettons dans la cour il faudra probablement que nous les enlevions tôt demain matin avant que les maçons arrivent. Ceci n'est qu'un détail et nous prenons la chambre.

Après la douche, le tri des photos, la mise à jour du site et un peu de repos au frais (nous étions à l'hôtel vers 16 heures) nous ressortons dîner et découvrir un peu la ville. En sortant de la guesthouse nous déplaçons nos vélos dans la cour en chantier où il y a déjà beaucoup de moto. avons n'avons bloqué que les roues arrière avec l'antivol ce qui permet de déplacer les vélos facilement s'ils gênent avant que nous ne soyions levés. 

Il est 19 heures passées et le marché ferme ainsi que les petits commerces. Pas de problème avec les restaurants dans lesquels il y a encore beaucoup de clients. Nous choisissons un petit restaurant de rue et prenons chacun une soupe de riz avec du poulet. Michel surveille la préparation de son bol et il n'aura que du riz, du bouillon et du poulet. Je laisse la cuisinière préparer ma soupe comme elle le fait pour ses autres clients. C'est la même chose avec en plus des pousses de soja et quelques herbes. Nous avons droit à un grand verre de thé avec la soupe. Tout est très bon. Nous payons 10 000 Riels le tout.

Sur le chemin du retour nous passons devant une pâtisserie et prenons deux desserts. L'un est à la fraise et l'autre on ne sait pas car la jeune dame nous a dit le nom en Cambodgien et nous ne l'avons pas retenu. Nous payons 4 000 riels pour les deux parts de gâteau.

Nous sommes de retour à la guestouse "Heng Chamroen" vers 21 heures. Nous mangeons nos pâtisseries qui sont excellentes (comme celles que l'on trouve en France). Il reste encore à ajouter ces quelques lignes au site et ensuite dormir.

La parcours de demain fait plus de 140 kilomètres avec un peu de dénivelé. C'est probablement faisable mais nous essaierons de faire cette étape en deux jours. Si les informations que nous avons sont exactes il n'y a pas d'hébergement entre Stung Treng et Ban Lung. Nous verrons cela sur place demain et nous ferons peut être le choix d'un hébergement sommaire ou sous la tente ou une longue journée pour arriver à un hôtel confortable. Il est donc très probable que le site ne soit pas mis à jour demain.

J026 - mardi 03 février 2015 - Stung Treng - Srepork Bridge - 85,27 kms - moyenne 12,87 kms / h - dénivelé montant 301 mètres - pente Maxi 4 % - Dénivelé descendant 239 mètres - pente Maxi descendante 3 %.

Nous nous réveillons vers 6h30 ce matin après une bonne nuit sur des matelas confortables. Nous quittons la guesthouse vers 7h30 et prenons la direction de la ville pour y prendre le petit déjeuner et faire quelques provisions pour la journée. Pour le petit déjeuner je prends un café et Michel se contente du thé offert. Nous mangeons aussi 5 beignets. Nous payons 5 000 Riels le tout.

Nous faisons ensuite quelques provisions de biscuits et de fruits et changeons 20 USD en Riels par précaution. Tout ceci prend du temps car les commerces sont autour du marché et c'est très encombré. Je finis par faire les courses à pieds et Michel reste à la surveillance des vélos.

Nous prenons la route vers 9 heures. Il y a un grand carrefour avec des commerces au kilomètre 20. Les commerçants profitent de leur situation de dernier point d'approvisionnement important avant une quarantaine de kilomètres pour pratiquer des prix élevés (l'ananas que nous avons payé 2 000 Riels avant hier est ici entre 8 000 et 12 000 riels). Nous laissons donc les commerçants faire des affaires avec d'autres clients et reprenons notre route après avoir un peu entamé les provisions achetés ce matin.

Le parcours est un peu vallonné mais assez facile. Nous roulons encore en direction de l'est et le vent nous gêne parfois. La région est encore plus déserte que celle traversée hier. Nous trouvons quand même à boire un jus de canne au kilomètre 40 environ et à manger au kilomètre 47 environ à un carrefour. Nous prenons chacun une soupe de riz avec du poulet. C'est très bon. Nous payons 10 000 Riels le tout.

Nous reprenons la route qui est encore plus déserte. Nous ne trouverons pratiquement plus d'habitation jusqu'au kilomètre 85 à quelques centaines de mètres avant un pont. Le village se limite à quelques maisons de chaque côté de la route de part et d'autre du pont.

Il est alors environ 17 heures et il est temps de faire le choix entre chercher à dormir ici ou continuer encore 60 kilomètres jusqu'à Ban Lung. Nous prenons chacun deux boissons dans un premier commerce. Nous demandons à la patronne qui dit ni oui ni non. Elle est de plus très occupée entre le téléphone et un important trafic de clients qui viennent chercher des marchandises et d'autres qui en apportent. Nous ne saurons pas ce que c'est car la marchandise est toujours dans un sac et le pesage et la transaction se font dans une grande pièce à l'abri des regards. Il semble quand même que ce soit du gibier. Ceux qui viennent déposer les sacs doivent être des chasseurs. Le contenu des sacs n'est jamais visible. Pourquoi ? Nous avons vu beaucoup de panneaux "chasse interdite" (c'était écrit en Khmère mais l'image qui accompagnait les texte était explicite). Le gibier qui change de main ici est peut être le fruit du braconnage.

Nous continuons et demandons un peu plus loin à une dame qui semble attendre un bus. Elle nous propose tout de suite sa maison. Son fils (le garçon que nous supposons être son fils) ne semble pas trop d'accord au début puis accepte. La dame entraîne Michel dans la maison et lui montre les lieux. C'est très grand mais il n'y a qu'une pièce. Deux nattes sont rapidement installées sur le plancher. Nous y installons nos matelas et duvets et sommes prêts pour la nuit.

La dame prend ensuite son bus et nous laisse avec le fils et le mari (supposé lui aussi). A la nuit tombée le garçon démarre un groupe électrogène et la maison s'éclaire. Nous nous installons sur la table à l'extérieur et partageons quelques gâteaux. Il nous proposent des oranges et de la soupe. Nous acceptons pour les oranges mais pas pour la soupe car Michel a encore des kilogrammes à perdre (LOL).

Nous leur achetons quelques boissons pour étancher notre soif et avoir une petite réserve pour la nuit. Le garçon nourrit les chiens en prenant garde que le plus malin des petits chiots ne mange pas la part du moins dégourdi. Pour cela il utilise les cloches grillagées utilisées pour les coqs. Il dépose par terre la nourriture destinée à un chiot et enferme le premier chiot venu manger. Il continue l'opération jusqu'au dernier (il y en a quatre). Ensuite les cloches contenant les coqs sont couvertes (sans doutes pour qu'ils ne chantent pas avant le réveil des maîtres du lieu). Les chiots qui ont terminé leur repas sont relâchés et vont se coucher sous la maison.

Toutes les tâches quotidiennes semblent terminées et il est temps pour nous de rejoindre nos duvets. Il n'est pas 19h30 lorsque la grille est cadenassée. Le garçon nous a laissé une clé attachée à une bouteille plastique pour que nous puissions sortir satisfaire nos besoins dans la nature si nécessaire. Le groupe arrêté une petite lampe raccordée à une batterie restera allumée toute la nuit.

J027 - mercredi 04 février 2015 - SrePork Bridge - Ban Lung - 65 kms - moyenne 10,80 kms / h - dénivelé montant 415 mètres - pente Maxi 7 % - Dénivelé descendant 180 mètres - pente Maxi descendante 4 %.

Le groupe électrogène s'est arrêté vers 19h20 hier soir. Nous avons passé une bonne nuit malgré le réveil au chant des coqs un peu avant 6 heures. Comme il n'y avait pas de salle de bains dans la maison les préparatifs de départ ont été rapides. Les deux hommes de la maison étaient dehors depuis un moment déjà. La cour avait été balayée, les animaux nourris et les coqs déplacés. Nous donnons 10 000 Riels pour l'hébergement en quittant la maison vers 6h30.

Au début le paysage est identique à celui d'hier, des collines boisées et des brûlis au bord de la route.

Après une dizaine de kilomètres nous avons moins l'impression d'être seuls au monde. Les bords de la route sont plus peuplés et les maisons sont aussi plus belles. Il y a quelques temples bouddhistes aussi sur le chemin. Nous prenons un peu d'altitude et la forêt naturelle parsemée de petites cultures et prairies laisse la place à des plantations d'arbres à caoutchouc ou d'arbres fruitiers. Tout ceci semble bien entretenu et parait mieux faire vivre les gens du coin. Les huttes pauvres et délabrées deviennent plus rares et il y un peu plus de motos.

Nous faisons une pause jus de canne et une pause noix de coco (5 000 riels la noix de coco). Nous ne nous arrêtons pas trop car nous voudrions arriver vers 13 heures à Ban Lung pour avoir le temps d'y trouver un hôtel convenable afin d'y passer deux ou trois nuits. Ban Lung sera notre dernière étape au Cambodge. Nous retournerons ensuite quelques jours voir d'autres montagnes au Vietnam.

Comme prévu nous arrivons à Ban Lung vers 13 heures après un parcours à faible vitesse sur route souvent peu roulante et avec vent contraire (cela donne entre 10 et 12 kms/h sur le plat). Nous prenons d'abord une boisson pour être serein lors de la recherche d'hôtels.

Nous visitons d'abord le centre de la ville. Il y a trois guesthouses près du marché. C'est un bon emplacement mais il ne semble pas possible de rentrer les vélos et c'est très animé. Nous continuons donc en direction du lac. La guesthouse que j'avais repérée sur Google est complète. Nous terminons le tour du lac et passons devant une autre guesthouse. Les chambres à deux lits est à 6 USD mais les deux jeunes filles de la réception ne sont pas certaines que ce soit aussi le prix pour les non Cambodgiens (il semble qu'il y ait un double tarif ici). Elles encaissent quand même les 12 USD pour deux nuits. Nous prolongerons peut être d'une nuit si le coin nous plaît car, depuis le départ, nous n'avons fait qu'une journée sans vélo à Da Lat. L'hôtel a le wifi à la réception et une grande cour qui sert de parking. La chambre est grande et propre et la fenêtre donne sur le lac. Il y un ventilateur et l'eau chaude mais, comme souvent, le chauffe eau ne fonctionne pas. L'hôtel est à environ 1,50 kilomètres du centre ville et il nous faudra marcher un peu.

Après une bonne douche, qui n'était vraiment pas un luxe aujourd'hui, et la mise à jour du site nous faisons un petit tour en ville pour dîner et y découvrir la vie le soir.

Nous dînons d'une soupe de nouilles sans rien dedans. Michel a bondi sur la cuisinière lorsqu'il l'a vu sortir les herbes. Elle a donc préparé deux soupes identiques eau chaude et nouilles. Ce n'est pas mauvais mais une poignée ou deux de pousses de soja et quelques herbes pour donner un peu de goût ne m'auraient pas déplu. La soupe est habituellement à 5 000 riels mais cette fois ci nous ne payons que 8 000 riels pour les deux.

Nous faisons ensuite un tour des restaurants ambulants. Il y a un peu de tout, de l'habituelle soupe ou riz frit à un peu plus original (insectes grillés, poulets et oiseaux cuits à la broche). Nous demandons quelques prix pour les fruits. Les mangues que nous payons généralement 3 000 Riels le kgs sont à 8 000 ou 10 000 riels (région chère ou prix special touristes ?).

Nous regardons mieux les guesthouses devant lesquelles nous sommes passées tout à l'heure. Je n'ai pas demandé le prix des chambres au centre ville car je ne voyais pas de possibilité pour garer les vélos. En regardant de plus près il y a au moins une guesthouse avec un local moto qui ferme. Nous aurions été plus prêts du centre et des restaurants mais aussi dans un quartier plus bruyant.

Il faut environ 15 minutes à pieds de la guesthouse au centre ville. Ce n'est pas un problème et cela fait de l'exercice. Il suffit de bien regarder où l'on met les pieds car les rues sont mal éclairées et il y a beaucoup de plaques d'égouts manquantes. Tout s'est bien passé aujourd'hui et nous étions de retour à l'hôtel vers 21 heures.

J028 - jeudi 05 février 2015 - Ban Lung - visite - 32 kms - moyenne 10,60 kms / h - dénivelé montant 294 mètres - pente Maxi 9 %.

Nous n'avons rien prévu de particulier pour aujourd'hui mais nous nous réveillons vers 6h30. La nuit a été bonne car les matelas étaient confortables et la région où nous sommes en ce moment est la plus froide du Cambodge. On est très loin des gelées nocturnes mais la température peut descendre au environ de 20 degrés la nuit. La chambre était donc à une température parfaite pour dormir.

Avant de quitter la guesthouse nous avons consulté Internet pour faire le programme de la journée. Nous ne voulons pas faire trop de kilomètres aujourd'hui et nous décidons de visiter le lac Boueng Vaek Lom et la cascade Cha Ong. Il y a aussi deux autres cascades qui ne sont pas très loin de la première mais nous voulons aussi prendre notre temps.

Nous passons d'abord par le marché où nous déjeunons chacun d'un café (4 000 Riels les deux) et de beignets achetés pour 3 000 Riels sur un petit étal. Nous achetons ensuite quelques provisions pour midi (2 sandwichs, des bananes et des mangues) et prenons la route du lac. Le lac n'est qu'à environ 5 kilomètres de la ville et nous y arrivons rapidement. L'entrée pour les étrangers est à 6 000 riels.

Sur le parking nous rencontrons un couple de compatriotes qui sont de la région d'Angers. Ils nous ont vu il y a quelques jours lorsque nous nous dirigions vers Svay Leu. Nous discutons un moment et partons en direction du lac.

Nous suivons le sentier bien entretenu qui en fait le tour. Le lac est circulaire et pas très grand. Le tour est donc assez vite fait. Sur le premier quart environ il y a des pontons avec des bancs pour s'asseoir et aussi des escaliers qui descendent vers le lac pour ceux qui veulent se baigner. Il y a aussi des petites huttes qui peuvent être louées pour pique niquer.

Notre tour de lac terminé nous retrouvons le couple d'Angevins à un ponton. Eux se baignent et il semble que l'eau soit assez chaude. Michel ne veut pas se baigner car il n'y a pieds nulle part et moi j'ai laissé mon maillot de bain à l'hôtel. Nous nous contenterons donc de manger bien assis sur les bancs.

Comme nous discutons de nos lieux d'habitat en France Ils nous font remarquer que deux jeunes filles qui se baignent sont aussi de la Loire. Elles ont entendu et engagent la conversation. Elles sont de Boen sur Lignon comme un autre français que nous avons rencontré à Kampong Cham. Elles voyagent aussi à vélo avec des engins achetés d'occasion à Bangkok et des supports de bagages avec des tubes PVC collés. Elles connaissent aussi le site Velaustralie créé par Pierre-Jean en 2010. Dire que le monde est petit, en parlant de notre planète Terre, n'est peut être pas juste mais le hasard (ou tout autre entité suivant les croyances de chacun) nous réserve bien des surprises.

Nous prenons ensuite la direction de la cascade Cho Ong. Il faut repartir vers l'ouest et traverser toute la ville. A la sortie de la ville il faut prendre à droite une piste en terre et la suivre sur environ 3 ou 4 kilomètres. L'entrée coûte 2 000 riels.

Le débit d'eau est faible à cette saison et la chute n'est pas très impressionnante. Le site est quand même plutot joli mais moins bien entretenu et propre que celui du lac.

Nous rentrons à l'hôtel à la nuit tombante recouvert de la poussière des pistes que nous avons parcourues pour visiter la cascade.

Le soir nous dînons léger avec une soupe de riz nature pour Michel et avec une poignée de germes de soja pour moi (4 000 riels les deux). Nous prenons en dessert un petit poulet roti (4 000 riels le tout petit poulet pour un gros c'est 30 000 riels soit presque 8 USD).

Nous sommes de retour à l'hôtel vers 22 heures. Demain nous continuons en direction du Vietnam. Nous sommes à environ 70 kilomètres de la frontière. Si tout va bien nous devrions être au Vietnam demain soir mais nous aurons un parcours montagneux vers l'Est et donc, si rien ne change, un bon vent de face.

Nous ne savons pas s'il y a des hôtels près de la frontière côté Cambodgien ou vietnamien.

J029 - Vendredi 06 février 2015 - Ban Lung (Cambodge) - Mook Den (Vietnam) - 87,32 kms - moyenne 12,87 kms / h - dénivelé montant 737 mètres - pente Maxi 8 % - Dénivelé descendant 685 mètres - pente Maxi descendante 10 %.

Réveil vers 6h30 ce matin et départ de la guesthouse une heure plus tard. Nous faisons quelques courses au marché (3 000 Riels pour 8 beignets et 5 000 riels pour 2 sandwichs). Nous mangeons les beignets en buvant chacun un café au lait (4 000 riels les deux).

Nous prenons la route en direction du Vietnam vers 8h50. Le vent de face est toujours présent et assez fort mais le revêtement est lisse et roulant. Nous avançons donc assez facilement malgré quelques montées jusqu'à 8 % en début de parcours. Le reste du parcours jusqu'à la frontière sera plutôt facile. Nous retrouverons les montées sur les quinze kilomètres de route que nous suivrons aujourd'hui au Vietnam.

Nous faisons une pause fruits (2 mangues pour 5 000 riels soit 6 000 riels le kg) et quelques bananes frites (1 000 riels).

Nous faisons notre pause déjeuner au kilomètre 48 environ avec les sandwichs achetés ce matin et une bouteille de 2 litres de soda (3 000 riels).

Nous arrivons à la frontière vers 15 heures après 72 kilomètres de route plaisante et sans gros efforts. La sortie du Cambodge se fait facilement et les officiers d'immigration sont très cool. Deux seulement restent à leur poste au bureau (comme d'habitude une cabane en bois) et les quatre autres se prennent en photo avec nos vélos. Ceux qui restent à leur poste s'occupent de tamponner nos passeports et posent les questions habituelles (notre parcours, les kilomètres parcourus et nos âges) et nous gratifient de l'habituel "you are very strong". Ce n'est pas franchement le cas puisque nous sommes souvent dépassés par des gamins de 12 ans qui n'ont que des vieux vélos rouillés. Qu'importe, ce doit être une formule de politesse pour les "vieux" qu'il convient de respecter dans ces pays.

Lorsque nous sommes prêts à quitter le Cambodge nous voyons arriver un jeune homme en VTT. C'est un français qui habite dans l'Ain. Il a eu des problèmes en quittant le Laos car son passeport n'avait pas été visé à l'entrée. Il ne sait pas vraiment si c'est une négligence de sa part car il est assez facile d'oublier, après la demande de visa, de présenter son passeport au bureau des entrées et il n'y a souvent aucun contrôle ensuite. Il est donc un peu inquiet et nous le rassurons car ce passage n'est pas très fréquenté et le contrôle est rapide et il n'y a pas d'arnaque de quelques USD pour obtenir le tampon. Il a vérifier à l'entrée que son passeport était tamponné et ne devrait donc pas avoir de problème.

Nous nous engageons dans le mauvais chemin de quelques centaines de mètres de long qui conduit au poste frontière Vietnamien. Notre visite du Cambodge se termine ici et celle du Centre Vietnam commence.

Il y a environ 400 mètres de route entre les deux postes frontière. Elle est en très mauvais état et L'officier d'immigration nous a expliqué que, entre les deux postes, ce n'était ni le Cambodge ni le Vietnam. Aucun des deux pays n'entretient la route qui est devenue un mauvais chemin.

A l'arrivée au Vietnam nos passeports sont contrôlés avant le bureau des entrées. Tout est en règle et l'officier nous invite à faire viser nos passeports dans la grande maison qui est à une centaine de mètres plus loin. Il n'y a aucune complication côté Vietnam. C'est très simple. Il n'y a pas de fiche d'immigration à remplir et à garder dans le passeport comme dans la plupart des pays. Il n'y a pas non plus de question du genre dans quelle ville vous allez et dans quel hôtel. Rien de tout cela. Il suffit de donner son passeport et d'attendre. Tout doit être bien contrôlé car le poste frontière est informatisé et le passeport est scanné. Il faut compter environ 5 minutes pour récupérer le passeport dûment visé.

Le jeune français arrive avant que je n'ai récupéré mon passeport et il a aussi trouvé la sortie du Cambodge facile et sans tracasseries inutiles.

Nous prenons la route un peu après lui. Peu après nous passons devant un beau bâtiment qui pourrait être un hôtel. L'enseigne indique Nha Khach. Je fais travailler Google qui traduit cela par "maison d'hôtes". Nous pourrions dormir ici mais il n'est que 16 heures et il y a un village à environ 15 kilomètres d'ici sur notre route. Nous décidons donc de poursuivre notre route.

Nous rejoignons le jeune français qui nous a attendu. Nous ferons ensemble la route jusqu'au village. Nous y arrivons vers 17h15 et voyons un panneau Nha Nghi sur la gauche mais continuons pour voir s'il y a autre chose plus loin. Nous ne trouvons rien et tous les gens à qui nous demandons nous renvoient dans sa direction. Certains même prennent leurs motos pour nous y accompagner. Ce n'est pas une bonne chose pour nous et nous aurions dû être plus discret et venir directement à l'hôtel. Tous nos accompagnateurs veulent jouer les intermédiaires et attendent probablement une commission de l'hôtelière. Je demande à visiter et des accompagnateurs suivent. C'est l'un d'eux qui annonce le prix: 300 000 Dongs. La chambre est basique avec un lit, un wc à la turc et l'eau froide. Le prix demandé correspond à une chambre à deux lits tout confort et climatisation. Nous sommes très loin de cela car la chambre est comparable à celle de Bao Loc pour laquelle nous avions payé 100 000 Dongs. J'annonce donc immédiatement ce prix comme étant celui que nous sommes prêts à payer pour la chambre. La tenancière des lieux semble d'accord et nous préparons passeports et argent. Lorsque je lui remet le tout elle demande le double avec force gestes. Inutile de s'énerver nous ne dormirons pas ici. Je lui reprend les passeports et l'argent et nous quittons la maison.

Les accompagnateurs sont toujours à nous suivre et l'un d'eux nous propose d'aller chez lui car il a Internet et le traducteur Google avec clavier Vietnamien (les accents sont importants dans cette langue) et anglais. Cela prend du temps et le jour décline. Il nous propose une chambre à 10 USD (200 000 Dongs). Nous demandons à voir et il nous y conduit. C'est le même type de chambre que la précédente en moins bien car il n'y a qu'une douche au broc. Je propose donc 3 USD. Il baisse à 5 USD (100 000 Dongs). C'est cher pour le confort mais ce prix semble être un minimum ici (comme au Cambodge). Nous prenons la chambre et le garçon nous dit de rentrer les vélos à l'intérieur. Elle est assez grande et cela se fait sans problème. Je ne sais pas si c'est pour la sécurité des vélos ou pour qu'une éventuelle patrouille de police ne les voit pas. Dans cet hébergement on ne nous pas demandé nos passeports. Il est donc probable que cet "hôtel" ne soit pas officiel.

Nous sortons dîner vers 18h45 car nous craignons que les commerces ferment tôt dans le village. Nous nous installons dans un petit restaurant et prenons chacun une soupe. Comme Michel essaie de donner ses directives et que personne ne comprend la cuisinière met les nouilles dans les bols et nous donne une louche en nous montrant les marmites de bouillon et de viande. Nous mettons donc juste du bouillon de poisson mélangé à du bouillon de porc sur nos soupes. C'est un peu épicé et Michel ne peut pas finir. Pour moi c'est bon. Cela chauffe juste un peu les lèvres. Michel se venge sur la théière et la cuisinière doit y remettre de l'eau bouillante trois fois. La cuisinière, deux autres femmes et un homme mangent aussi à la table. L'ambiance est plutôt joyeuse et deux des femmes miment le geste de dormir avec nous. Nous ne saurons pas si c'était une proposition sérieuse ou un jeu car nous rentrons dormir dans notre taudis après avoir payé les 40 000 Dongs des deux soupes.

Demain nous devrions avoir une étape un peu montagneuse d'environ 65 kilomètres jusqu'à Pleiku. Nous y resterons peut être deux nuits.

 

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