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Nord Vietnam(2)

J65 - samedi 14 mars 2015 - Xuan Mai - Cha Ha - 123,93 kms - moyenne 15,83 kms / h - dénivelé montant 263 mètres - pente Maxi 4 % (presque plat) - Dénivelé descendant 233 mètres - pente Maxi descendante 4 %.

Réveil vers 7h15 ce matin et petit déjeuner dans la chambre avec un café et quelques pains briochés que nous avons en réserve.

Nous prenons la route vers 9 heures. Il ne pleut plus et la chaussée est presque sèche sauf sur les côtés où elle est encore mouillée et boueuse et c'est ici que nous roulons le plus souvent. Nous ferons les 15 ou 20 premiers kilomètres dans ces conditions. C'est plus agréable que la pluie mais bien salissant quand même. Ensuite la chaussée sera le plus souvent sèche sauf sur quelques parties en travaux. Elle est aussi régulièrement mouillée par les gens qui nettoient au jet l'entrée de leur maison ou lavent motos ou voitures. Les camions sortant de chemins de terre boueux ajoutent aussi eau et boue sur la chaussée. Nous arrivons à ne pas trop nous salir et une journée sans pluie, même si elle est aussi sans soleil, est la bienvenue. La température est aussi ideale entre 22 et 24 degrés.

Notre parcours du jour nous a fait traverser des paysages assez ordinaires. Le plus souvent ce sont des plaines avec encore des rizières ou des jardins dans lesquels toute la famille semble venir travailler un moment dans l'après midi. Nous suivons la rivière rouge (Song Hong), qui traverse ensuite Hanoï, sur une grande partie du parcours.

Nous faisons une petite pause "collation" vers 11 heures et au kilometre 35 environ avec deux mangues et quelques petits pains briochés.

Nous déjeunons vers 13h30 au kilomètre 70 environ avec chacun une barquette de riz gluant et une saucisse (20 000 Dongs les deux).

Nous poursuivons ensuite jusqu'à notre destination finale avec seulement quelques arrêts en fin de parcours pour demander la distance à parcourir avant le premier hôtel.

Cette précaution s'avérera d'ailleurs inutile car on nous indique 35 kilomètres jusqu'à Yen Bai sans hôtel. Il est alors 17 heures et nous nous préparons psychologiquement à terminer de nuit avec 145 kilomètres au compteur pour aujourd'hui.

Finalement nous trouvons deux "Nha Nghi" à Cha Ha une bonne vingtaine de kilomètres avant Yen Bai. Nous dépassons le premier sans le voir et nous visitons donc le second. L'hôtel semble récent et il est entouré d'un joli parc bien entretenu. Je visite une chambre. Elle ressemble à celle d'hier mais le jeune homme qui me fait visiter ne sait pas me dire le prix alors qu'il travaille ici. Personne ne s'engage sur un prix et finalement une femme appelle quelqu'un avec son portable. A la fin de l'appel elle me donne le prix. C'est 500 000 Dongs. Tout ceci n'est pas très clair et je pense qu'elle a appelé quelqu'un pour savoir par combien il fallait multiplier le prix pour les touristes occidentaux. Je lui dit NON et tout de suite elle me demande combien je suis prêt à payer. Nous avons eu des chambres comme celle là à 200 000 Dongs et c'est le prix que j'aurais dû proposer mais je propose 250 000 Dongs. Elle me dit non mais elle est d'accord pour 300 000 Dongs. C'est un peu cher mais cela ne fait que 12 Euros et nous ne savons pas le prix de l'autre hôtel de la ville. Si nous refusons et que l'autre hôtel ne nous convient pas il faudra que nous reprenions la route avec les lampes pour aller jusqu'à Yen Bai. Ce ne serait pas bien grave et nous nous y étions préparés mais maintenant que nous sommes arrêtés et que nous avons une solution cela nous tente moins. Nous acceptons et prenons une chambre ici en espérant que le prix n'aura pas changé demain matin. La chambre est grande et ressemble à celle d'hier. Il y a l'eau chaude et un ventilateur. La climatisation est installée mais nous n'avons pas la télécommande. Le prix ne nous donne peut-être pas accès à ce confort. Pourtant pour le même prix nous l'avions hier. Peu importe nous n'en avons pas besoin car il fait 22 degrés dehors comme dans la chambre. Les vélos sont sous un abri dans le parc de l'hôtel. Il y a le wifi mais on capte mal dans la chambre.

Le soir nous dînons dans un petit restaurant du village avec riz, omelette et épinards (ou quelque chosr qui y ressemble). Nous payons 60 000 Dongs le tout. Demain nous continuons notre route en direction de Sa Pa en espérant qu'il ne se remette pas à pleuvoir.

J66 - dimanche 15 mars 2015 - Cha Ha - Lang Khay - 97 kms - moyenne 13,47 kms / h - dénivelé montant 704 mètres - pente Maxi 12 % - Dénivelé descendant 646 mètres - pente Maxi descendante 10 %.

Reveil vers 7h30 ce matin et départ de l'hôtel vers 8h45 après avoir bu un café dans la chambre et un thé à la réception de l'hôtel et refusé les invitations des autres clients (nous y serions peut être encore). Pas de surprise pour le prix de la chambre. Elle est un peu chère en comparaison à d'autres mais nous payons les 300 000 Dongs qui représentent le prix convenu hier soir.

Il ne pleut pas et les nuages sont plus légers qu'hier. Il a dû pleuvoir un peu cette nuit car la route est mouillée alors qu'elle était sèche hier soir. Nous partons d'abord en direction opposée à notre route car nous avons repéré une boulangerie hier soir mais elle est fermée ce matin.

Nous faisons aussi un crochet en suivant une petite route qui conduit un peu à l'écart du village. Il y a de nombreux chapiteaux et beaucoup de bus se dirigent dans cette direction. Nous arrivons rapidement à une barrière surveillée par deux hommes. Nous hésitons et commençons à faire demi tour mais les gardiens de la barrière nous appellent et ouvrent grand la barrière en nous faisant signe d'entrer. Nous franchissons donc la barrière. Sous les chapiteaux il y a des marchands du temple qui proposent tout ce qu'il faut pour prier et aussi de la nourriture et tout ce qui peut intéresser des pèlerins. Ils n'ont pas beaucoup de clients et nous devenons une attraction pour eux. Il faut répondre aux nombreux saluts et décliner les toutes aussi nombreuses invitations à boire le thé. Nous continuons jusqu'au parking des bus et passons devant l'entrée de la petite pagode qui est à l'origine de tout ce commerce. Nous n'y entrons pas car il faudrait mettre un pantalon et un pull et, vue de l'extérieur, la pagode semble bien banale.

Nous prenons ensuite notre petit déjeuner avec un plat que nous n'avions pas encore essayé. La base est une crêpe faite avec une pâte de riz. La crêpe est roulée sur des aliments séchés, pour l'instant nous ne savons pas ce que c'est, et saupoudrée de quelque chose dont nous ne savons rien non plus. La viande est une brochette (on ne sait pas de quoi) servit dans un petit bol avec une sauce. C'est bon et au même prix qu'une soupe (60 000 Dongs les deux).

Nous prenons la route vers 10 heures. C'est un peu tard mais notre lenteur de ce matin aura eu l'avantage de nous permettre de partir sur une route presque sèche. Nous n'aurons pas de pluie aujourd'hui mais du soleil et le thermomètre dépassera un peu les 30 degrés au plus chaud de la journée. 

Vers le kilomètre 22 nous achetons quelques fruits sur un marché ( 1 kg de mangues à 20 000 Dongs et un ananas prêt à manger pour 10 000 Dongs) ainsi que deux grandes bouteilles de boisson gazeuse à 15 000 Dongs la bouteille. Nous faisons aussi quelques provisions dans une boulangerie. Nous avons ainsi nos provisions pour la journée et n'aurons pas besoin de nous arrêter à un restaurant.

La route qui était plutôt plate au début commence à monter un peu. Il y a souvent des travaux qui nous ralentissent et aussi pas mal de Vietnamiens qui veulent absolument monter sur nos vélos. Nous sommes aussi souvent invités par geste à entrer dans les maisons pour boire ( thé, bière ou autre on ne sait pas). Nous refusons toujours mais un peu à regret car ce serait des occasions d'échanger un peu avec les gens du pays. Cependant nous devons avancer et un arrêt boisson et essai des vélos serait à chaque fois entre 15 et 30 minutes sans avancer.

Vers la mi parcours nous retrouvons de la petite montagne avec des montées assez courtes, entre 500 mètres et un kilomètre, mais des pentes raides entre 8 et 12 %. La fin du parcours est plus plate mais pas toujours goudronnée et si elle l'est c'est gravillonneux.

Avec la montagne plus proche les paysages deviennent plus agréables et nous retrouvons quelques petites terrasses de riz et de thé.

Nous trouvons un hôtel juste avant la nuit à la sortie de Lang Khay. La maison porte le panneau "Nha Nghi" mais la dame qui est devant la maison ne semble pas vouloir nous héberger. Nous ne savons pas pourquoi. Elle nous indique des hôtels 20 kilomètres plus loin. Nous pourrions faire cette distance mais ce serait mieux de faire étape ici. Nous lui faisons comprendre qu'il va bientôt faire nuit. Elle engage une conversation avec son mari qui me fait entrer pour visiter une chambre. Il n'y a qu'un grand lit. Le reste est comme d'habitude (ventilateur, eau chaude, wifi, cour fermée pour les vélos). Il y a aussi un climatiseur mais nous n'avons pas la télécommande et pas besoin de climatiseur non plus. La chambre est à 200 000 Dongs. C'est un peu cher pour une chambre à un lit mais acceptable. On ne nous demande pas de payer à l'avance ni de passeport. C'est la première fois que cela nous arrive au Vietnam.

Après les réticences du début le climat change et tout le monde, clients et patron, veut nous aider. Deux jeunes clients communiquent avec nous via Google et Internet. Il veulent absolument nous emmener au restaurant. Nous nous méfions car ce sont peut être des adeptes de la Vodka. Nous prétextons, et c'est vrai, que nous devons prendre la douche. Ils n'insistent pas mais lorsque nous avons terminé la douche c'est le patron qui vient toquer à la porte pour nous proposer de nous conduire au village en moto. Nous avons traversé le village avant d'arriver à l'hôtel. Il y a des commerces à moins de 500 mètres et nous pouvons facilement faire cette distance à pieds. Nous le remercions et lui faisons comprendre que nous voulons marcher un peu.

Au village nous trouvons facilement une boutique pour acheter des boissons et un restaurant pour manger. Nous prenons chacun une soupe nouilles et viande (brochette de porc et une espèce de saucisse aux herbes). Nous prenons aussi une bière pour deux (70 000 Dongs le tout).

J67 - lundi 16 mars 2015 - Lang Khay - Lao Cai - 95,68 kms - moyenne 11,52 kms / h - dénivelé montant 1165 mètres - pente Maxi 12 % - Dénivelé descendant 1093 mètres - pente Maxi descendante 10 % - Altitude maxi 388 mètres - altitude arrivée 56 mètres.

Réveil vers 7 heures ce matin et départ de l'hôtel vers 8 heures. Les bornes indiquent une ville à 9 kilomètres et nous pensons y prendre notre petit déjeuner.

Après quelques centaines de mètres la route se transforme en chemin défoncé, caillouteux et boueux. Il suit de plus ou moins loin la voie de chemin de fer et il est le plus souvent plat. Moins d'un kilomètre après je ne vois pas un passage sous la voie de chemin de fer. Le chemin est tout aussi défoncé que celui que nous suivons mais Michel, qui était derrière moi, a vu un panneau indiquant une montée à 10 % (et donc probablement une route). Nous suivrons le chemin qui longe la voie jusqu'au kilomètre 4,5 où il y aura encore la possibilité de passer de l'autre côté de la voie et de retrouver le goudron.

Il n'y a pas de restaurant dans le village au kilomètre 9 et nous nous contentons de manger nos provisions achetées dans une boulangerie.

Nous arrivons à Hao Ba, ville où nous voulions faire étape hier, vers 10h10 soit plus de deux heures après avoir quitté l'hôtel. Nous avons été bien inspiré de ne pas nous engager sur cette route hier soir. Nous refaisons quelques provisions dans une boulangerie et prenons notre petit déjeuner avec chacun une soupe de nouilles avec de la viande (80 000 Dongs les deux, un peu cher).

Nous attaquons ensuite une belle montée, avec des passages autour de 10 %, d'environ 5 kilomètres. Il a fait chaud aujourd'hui et nous étions dans la plus grosse difficulté du jour au moment où le thermomètre était au plus haut (42 degrés). Il y aura beaucoup d'autres montées aujourd'hui mais elles seront moins longues.

Pour les 10 derniers kilomètres nous rejoignons l'autoroute qui est jusque là interdite aux deux roues et qui rejoint Noi Bai (aéroport de Hanoi) à Lao Cai. C'est un vrai boulevard avec deux larges voies séparées juste pour les deux roues. Notre vitesse augmente tout de suite sans plus d'efforts. Les petites montées à 1 % sont avalées à 16 ou 17 kms / h et sur le plat c'est 22 ou 23 kms / h.

Malgré les difficultés le parcours du jour a été agréable avec des paysages de montagne plus variés et peu de circulation (sauf sur les 15 premiers kilomètres des 25 derniers kilomètres).

Nous arrivons à Lao Cai avant la nuit et trouvons rapidement un hôtel qui a tout ce qu'il nous faut avec quand même la particularité de devoir quitter la chambre demain matin à 8 heures. Si nous partons à 9 heures le prix passera de 200 000 Dongs à 220 000 Dongs. C'est assez inhabituel mais peut être que le couple qui tient l'établissement a une autre activité en journée et pas de personnel. Nous essaierons d'être prêts à 8 heures et sinon nous paierons les 20 000 Dongs en plus.

Nous sortons dîner un peu tard et nous assurons en achetant des sandwichs devant la gare (2 sandwichs et une barquette de riz pour 40 000 Dongs). Nous achetons aussi un kilogramme d'oranges Vietnamiennes à 40 000 Dongs (les fruits sont assez chers ici).

Il nous reste environ 30 kilomètres à parcourir pour rejoindre Sa Pa. C'est peu mais c'est tout en montée et nous comptons suer 4 bonnes heures pour y arriver.

J68 - mardi 17 mars 2015 - Lao Cai - Sa Pa - 32,42 kms - moyenne 6,38 kms / h - dénivelé montant 1450 mètres - pente Maxi 12 % - Dénivelé descendant 106 mètres - pente Maxi descendante 5 % - Altitude maxi 1472 mètres - altitude mini 54 mètres - altitude arrivée 1425 mètres.

Il faut libérer la chambre à 8 heures au plus tard et les bruits de la rue nous réveillent vers 6h15. Nous déjeunons dans la chambre avec un café et les petits pains qu'il nous reste.

Nous quittons l'hôtel vers 7h45. Nous faisons ensuite quelques achats de fruits sur le marché (1 kg d'orange à 35 000 Dongs et une main de bananes à 10 000 Dongs). Nous avons rempli nos bouteilles de boissons gazeuses pour la route hier avec 3 litres pour nous deux.

Nous prenons la route vers 8h30. Les 3 premiers kilomètres sont plutôt plats avec quelques petites descentes. Ensuite c'est la montée pendant environ 30 kilomètres avec deux ou trois petites descentes. La route est excellente sur tout le parcours et la pente est assez régulière sur les premiers 5 kilomètres. Ensuite c'est plus irrégulier avec quelques passages à plus de 10 %.

La température est idéale le matin (environ 22 à 24 degrés) mais le ciel est bien clair et le soleil fera monter le thermomètre jusqu'à 47 degrés au plus chaud de la journée. C'est aussi le moment où il n'y a pratiquement pas d'ombre et nous adaptons notre vitesse pour ne pas surchauffer. Nous ferons aussi de nombreuses haltes pour boire ou manger un fruit et d'autres encore plus nombreuses à la demande de motocyclistes vietnamiens pour qu'ils fassent des photos avec nous.

Vers la mi parcours et alors que nous n'avions plus rien à boire je me suis arrêté dans un petit commerce qui avait des grandes bouteilles de boisson. Le prix demandé était le prix fort et, pendant que je négociait avec le père, le fils âgé d'une douzaine d'années est venu me demander s'il pouvait monter sur mon vélo. J'ai bien entendu accepté. Le temps que nous tombions d'accord sur le prix, que je paie et que le père me rende la monnaie, a suffi au fils pour partir sur la route en direction de la montée. J'ai donc commencé à monter à pieds avec mes deux bouteilles jusqu'à ce que le vois redescendre en s'amusant à zigzaguer alors qu'un autobus le suivait mais ne pouvait pas le dépasser. Il s'est quand même arrêté à ma hauteur et m'a rendu mon vélo. C'est probablement ce comportement, sans mauvaise intention mais un peu envahissant, que certains voyageurs en vélos n'apprécient pas chez les vietnamiens.

Pour ce qui est des paysages c'est très joli. Même si les rizières en terrasses ne sont pas en culture à cette saison elles sont bien présentes. La montagne est aussi très belle. Cette région, mais ce n'est pas la seule au Vietnam, est peuplée de différentes ethnies qui ont chacunes leur costumes. Les femmes qui vendent leurs légumes au bord de la route et les enfants qui vont à l'école sont vêtus avec le costume de l'ethnie à laquelle ils appartiennent.

Nous arrivons à Sa Pa vers 15 heures. Nous commençons à faire le tour du lac, car il y a beaucoup d'hôtels dans ce secteur, lorsque nous sommes abordés par une dame en scooter. Elle nous propose une chambre dans son hôtel à 200 000 Dongs. Nous ne connaissons pas les prix dans cette ville mais ce prix est normal pour une chambre avec deux lits. Nous la suivons donc et visitons la chambre. Elle est bien et a tous les équipements qu'il nous faut. Notre chambre est au troisième étage (qui est le quatrième ici) et il faut encore grimper des escaliers. Le seul petit problème c'est les vélos. Il n'y a pas de garage et la dame nous propose de les mettre au sous sol. Cela semble être une salle de restaurant mais il y a un coin où ils pourraient tenir mais il faut les descendre par un escalier et ce n'est pas très commode. Finalement elle nous propose de les rentrer dans la réception la nuit. Ce n'est pas idéal car il faut les sortir le matin avant qu'ils ne gênent.

Pendant que je visitais la chambre et réglais le problème des vélos trois femmes en tenues ethniques, des Hmongs je pense, avaient accosté Michel qui s'en était éloigné croyant qu'elles voulaient lui proposer leurs bibelots.

Elles m'accostent lorsque j'enlève mes sacoches. Pour l'instant elles veulent nous vendre un "trek" dans leur village. Les touristes utilisent ce mot alors qu'il ne s'agit que de marcher jusqu'à un village en suivant un chemin. Toutes les trois parlent quelques mots de français. Je pense quelles savent juste ce qu'il faut pour amorcer la conversation "quel âge tu as" (face à ces ravissantes femmes, dont l'une est enceinte, on enlève tout de suite 10 ans) et "comment tu t'appelles" et aussi "c'est pas cher" après avoir fait leur proposition de prix à 30 USD (600 000 Dongs) pour nous accompagner (je pense qu'il n'y en aura qu'une) dans leur village et nous fournir le déjeuner chez elles. Ce prix est pour une journée mais nous pourrions aussi choisir de dormir une ou plusieurs nuits sur place et ce serait bien entendu plus cher. Pour nous la question ne se pose pas, ce sera une journée,  car des orages sont annoncés pour samedi et nous voulons éviter la pluie, et le froid qui va avec, en montagne. Elles disent qu'il faut 3 heures pour aller dans leur village. Pour le retour elles ont parlé de "motorbike" puis ensuite de deux heures de marche. La moto m'ennuie un peu car cela voudrait dire que leur village est près d'une route ce qui n'est pas l'idéal immersion en "territoire inconnu". Si ces dames ne maîtrisent pas très bien le français elles semblent parfaitement à l'aise avec l'anglais ce qui est assez rare au Vietnam (sauf dans les villes touristiques). Nous ne donnons pas de réponse mais c'est tentant même s'il y a certaines mauvaises expériences relatées sur Internet (village commerciale très proche de SaPa et très visité par des touristes sans "guide"). Elles n'insistent pas mais reviendrons certainement demain si elles n'ont pas trouvé d'autres clients. Quand je leur dit "peut être" elles répondent "peut être sur" (may be sur) et répètent plusieurs fois qu'il faut y penser cette nuit (think this night). Elles voudraient bien avoir un numéro de téléphone pour nous joindre mais nous n'avons pas acheté de carte Sim Vietnamienne. De ce côté là ces femmes sont plus modernes que nous. L'une d'elle à aussi un petit carnet qui est son livre d'or. Elle me le montre à la seule page en français. Les gens ont passé 3 jours dans son village pour Noël 2014 et sont enchantés. Il y a d'autres recommandations en anglais et dans d'autres langues.

Une autre option est d'acheter un "trek" collectif dans une agence de voyage. Il doit être possible de demander un guide francophone. Ce serait probablement plus cher et le guide, s'il est issu d'une ethnie (ce qui est probable car les ethnies ont leur propre langue), ne doit pas être bien payé. Autant supprimer les intermédiaires et rémunérer directement ceux qui assurent la prestation.

Une autre option serait de partir sans guide en suivant un chemin. Les guides touristiques (routard etc..) parlent de circuits fléchés et de village qui font payer une entrée. Cette option n'est pas très attirante mais le risque existe que l'option proposée par les femmes Hmongs s'en rapproche si elles sont d'un village qui est sur un circuit fléché.

Nous déciderons demain si elles reviennent à la charge. Sinon il devrait être suffisant de nous promener dans la ville pour avoir d'autres propositions.

Le soir nous visitons un peu la ville qui est très animée. Nous sommes à la même altitude qu'à Da Lat et beaucoup plus au nord mais il fait beaucoup plus chaud et beaucoup de gens sont en short et chemise. Nous étions à Da Lat il y a deux mois et peut être que maintenant les soirées y sont plus chaudes aussi.

Nous dînons dans un hôtel restaurant avec chacun des spaghettis bolognaises et une assiette de frites pour deux. Le prix est sans surprise puisque le tarif était indiqué sur le menu. L'assiette de spaghettis bolognaises est à 100 000 Dongs et celle de frites à 21 000 Dongs. Le total pour nous est donc de 221 000 Dongs. Les plats traditionnels vietnamiens sont à des prix sensiblement identiques à ce que nous payons habituellement.

Lorsque nous rentrons à l'hôtel nos vélos, qui étaient pourtant cadenassés ensemble, ont été rentré à la réception. 

J69 - mercredi 18 mars 2015 - Sa Pa - randonnée pédestre sur les sentiers Hmongs.

Nous n'avons pas tiré les rideaux hier soir et la lumière du jour nous réveille vers 6h15. C'est un peu tôt pour un jour de repos mais cela nous fera une grande journée. Nous descendons avant 6h30 pour sortir les vélos mais c'est déjà fait. Pour simplifier la vie des hôteliers qui se sont mis à deux pour entrer les vélos hier soir et pour les ressortir ce matin nous les mettons au sous sol comme cela nous avait été proposé au départ. Nous les superposons comme à Saigon et ils ne gênent pas.

Nous prenons ensuite le café dans la chambre avec deux sandwichs à la saucisse. En sortant acheter les sandwichs j'ai vu une petite dame Hmong qui accompagnait deux touristes. L'activité "trek" semble prisée par les Hmongs et la concurrence commence tôt.

Nous sortons vers 7h30 et prenons la direction de la gare routière qui est toute proche. Nous achetons encore chacun un sandwich en vue d'une journée de marche. Nous avons acheté l'eau hier soir et sommes parés côté boisson. A peine les sandwichs rangés dans le sac à dos nous voyons arriver deux femmes Hmongs qui escortent deux touristes occidentaux. Elles nous proposent tout de suite de nous emmener dans leur village. Elles nous montrent l'emplacement sur un plan. Il y a 4 heures de marche et le parcours se termine au bord d'une petite route où des motos doivent nous ramener à SaPa. Le prix est le même que celui proposé hier. Le repas de midi sera cuisiné et pris dans la maison d'une des deux femmes. Les deux personnes qu'elles accompagnent ne voient pas d'inconvénients à ce que nous nous joignons à eux. Comme ce n'est probablement pas la pire façon d'occuper la journée nous partons avec elles.

Comme les femmes d'hier elles parlent quelques mots de français, et aussi d'espagnol car les deux premiers clients sont espagnol, mais pratiquent bien l'anglais. Quelques indices nous on fait supposer que, par contre, elles ne savent pas écrire. C'est surprenant mais c'est peut être une culture qui n'attache pas d'importance à l'écrit. Cela devrait changer car les enfants vont à l'école et ce sont eux qui sont sollicités pour écrire ou lire lorsque c'est nécessaire.

Nous montons rapidement en suivant un sentier caillouteux ou en terre. Le chemin passe devant des plantations d'indigo. Cette plante est utilisée par les Hmongs noirs pour teindre leurs vêtements traditionnels. Ce sont ensuite des petites plantations de thé et des rizières qui ne sont pas en culture à cette saison. Beaucoup de petites parcelles en pente ont été piochées et sont prêtes pour la plantation. Nous ne savons pas à quelle culture elles sont destinées mais certaines sont tellement pentues que l'on se demande comment elles peuvent être travaillées.

Les femmes Hmongs avaient acheté des concombres en début de parcours et nous proposent une halte dans une petite épicerie, équipée de tables et de chaises, pour les manger.

Nous continuons notre chemin sur les sentiers. Au abords et dans les villages ils sont parfois bétonnés et les motos peuvent y circuler. Perdus dans la montagne certains villages Hmongs paraissent plus facile à vivre que beaucoup de petites villes vietnamiennes dont le centre est traversé par une route défoncée avec des camions qui soulèvent la poussière ou éclaboussent de boue.

Nous avons maintenant basculé sur un autre versant de la montagne et découvrons de nouveaux paysages. Il fait très beau aujourd'hui et c'est un bon jour pour cette balade découverte dans un très beau cadre.

Environ une heures avant d'arriver au village des femmes Hmongs nous traversons une petite route sur laquelle est installée une petite épicerie. Les femmes y achètent ce qu'il leur manque pour nous nourrir. Cela ce limite à du tofu, un choux et des tomates ainsi que quelques friandises destinées aux enfants de l'une d'elles.

Nous arrivons au village un peu après midi et une des femmes nous fait entrer dans sa maison. C'est une maison en bois sans fenêtre avec sol en terre battue. Il y a trois pièces qui communiquent par des ouvertures sans porte: cuisine, salle à manger ( pour nous recevoir sans doute car il y avait une poule et ses poussins lorsque nous sommes arrivés) et une chambre. Il y a un WC à la turc à l'extérieur. L'équipement de la cuisine est plus que rudimentaire. Le foyer est un trou rectangulaire dans le sol avec une grille dessus sur laquelle les casseroles et poêles sont mises pour la cuisson. Il n'y a pas de conduit de fumée mais la pièce n'est pas trop enfumée pour autant.

Il peut faire froid en décembre ou janvier dans la région et il a même neigé en 2014. Les maisons en bois construitent avec des planches disjointes sont très froides et les Hmongs font du feu à l'intérieur directement sur le sol pour se chauffer.

Petite présentation de nos deux guides Hmongs. La plus âgées a 38 ans et ne parle pas d'elle. La plus jeune, chez qui nous mangeons, a 31 ans elle va bientôt accoucher (dans deux semaines) de son troisième enfant. Lorsque nous arrivons dans la maison le mari dort et deux petites filles jouent dans le lit à côté de lui. Il se lève pour allumer le feu mais c'est la femme qui fera tout le repas et nous servira le thé pour nous faire patienter.

Le repas est très simple. Il y a du tofu cuisiné avec des tomates, du riz et des nouilles chinoises cuisinées avec des légumes ainsi qu'un bol de sauce pimentée pour ceux qui aiment. Il se termine par un petit verre d'alcool de riz (c'est l'équivalent de notre gnôle).

On voit beaucoup de femmes en costume ethnique à Sa Pa mais dans les villages de montagne beaucoup de femmes et tous les hommes que nous avons vus aujourd'hui sont vêtus comme les autres vietnamiens et comme nous.

Après le repas nous rejoignons assez rapidement la route. Il y a encore une épicerie avec tables et chaises à l'intersection du chemin et de la route et les femmes nous invitent à nous asseoir. Elles semblent habituées à utiliser sans gêne les équipements des autres. Les motos taxis attendent. Ils ont probablement été appelés par les femmes dont la plus âgée utilise beaucoup son téléphone portable. Nous payons le prix convenu et elles demandent plus car elles avaient annoncé un prix en USD et comptent avec 21 000 Dongs pour un USD. La différence fait 30 000 Dongs ce qui n'est pas beaucoup (un peu plus d'un Euro) mais ce matin je leur ai fait préciser deux fois le prix de 600 000 Dongs alors je suis un peu réticent. Le couple espagnol l'est un peu aussi mais l'homme ajoute 1 USD au 600 000 Dongs et cela semble les satisfaire. Je fais la même chose car j'avais un billet de 1 USD un peu déchiré dont personne ne voulait au Cambodge. Il n'a pas plus de succès ici et la femme la plus âgée me montre la petite déchirure en me disant "il est cassé". Je reprend mon dollar "cassé" et le remplace par un billet de 20 000 Dongs. Les femmes sont satisfaites et pour nous cela ne fait pas beaucoup de différence.

Les femmes se partagent ensuite l'argent après beaucoup de discussions et d'aller et retour de billets. Nous montons sur les motos et la femme la plus âgée revient aussi sur Sa Pa avec la même moto que la cliente espagnol.

Petite paranthèse concernant les Ethnies qui vivent autour de Sa Pa:

Hier, lorsque le groupe de femmes Hmongs nous a abordé, je pensais que ces femmes faisaient le parcours tous les jours matin et soir. Je comprends maintenant qu'elles se contentent de rejoindre le chemin praticable en moto le plus proche (à environ 10 minutes de leur village) et appellent une moto taxi qui les conduit à Sa Pa. Il est même possible d'aller jusqu'au village en moto (nous avons vu des motos sur les chemins aussi ainsi que dans les champs). Le chemin qui accéde au village n'est pas goudronné ni bétonné mais il y avait une moto dans le village. Les villages qui se visitent depuis Sa Pa vivent probablement plus du tourisme que de leurs activités de survie traditionnelles. Les activités traditionnelles existent toujours mais toutes les femmes et les enfants qui passent leurs journées à Sa Pa pour vendre des bibelots ou sur les chemins à balader des touristes ne doivent pas beaucoup y participer. Les motos dans les villages, le téléphone portable, l'accès facile en moto taxi etc... montrent que le mode de vie ancestral et isolé a disparu. Il n'est maintenu que le folklore nécessaire pour attirer les touristes. Ceci serait une bonne chose si la manne touristique était utilisée pour préparer l'avenir. A ce sujet il est permis de douter car certains enfants sont scolarisés (c'était le cas de ceux de notre guide) mais d'autres passent leurs journées et leur nuits sur les trottoirs de Sa Pa pour vendre des bibelots aux touristes. La nuit dans le quartier touristique on voit beaucoup d'enfants endormis derrière leur petit étal de bibelots. Si l'on croit le guide Vietnamien francophone que nous avons rencontré plus tard, l'abandon d'enfants serait fréquent chez les Hmongs.

Pour ceux qui veulent de l'authentique il faudra chercher ailleurs qu'autour de Sa Pa. Il doit bien rester quelques Ethnies isolées au Vietnam et aussi au Laos mais il faut les chercher. Celles qui sont citées dans les guides de voyage deviennent rapidement des attractions touristiques et commencent à vivre du tourisme au détriment des activités traditionnelles qui demandent plus d'efforts et sont moins rémunératrices.

Fin de la paranthèse et retour au récit de la journée.

Après une petite pause à l'hôtel pour étudier notre itinéraire de demain nous sortons dîner dans le quartier des touristes. Nous sommes abordés par un français qui est installé avec une femme à un restaurant. Il nous dit qu'il est en vélo. Il part demain en direction de Hanoï comme nous. Il aimerait faire la route avec nous. Nous le prévenons que nous sommes lents en montée. Cela ne lui pose pas de problème. Il souhaite redescendre par Lao Cai car il arrive du Laos par Dien Ben Phu et il a eu sa dose de montagne. Nous hésitons à repartir côté montagne avec un premier col à presque 2000 mètres. J'en ai parlé avec le patron de l'hôtel et il m'a dit que c'était très montagneux. Si nous prenons cette voie ce sera encore 3 ou 4 jours de montagne. Il m'a dit que la route la moins montagneuse était la QL70. Pour le prendre il faudra que nous remontions de Lao Cai jusqu'à la frontière chinoise et que nous la suivions un moment avant de repartir plein sud. Nous fixons le rendez vous à 8 heures devant la place centrale de Sa Pa et prendrons la route de Lao Cai à trois demain matin.

Pour ne rien changer nous dînons avec chacun une assiette de spaghettis bolognaises et une assiette de frites ainsi qu'une bière pour deux (275 000 Dongs).

J70 - jeudi 19 mars 2015 - Sa Pa - Lang Pho Rang - 111,75 kms - moyenne 17,77 kms / h - dénivelé montant 689 mètres - pente Maxi 7 % - Dénivelé descendant 2018 mètres - pente Maxi descendante 9 % - altitude départ 1625 mètres - altitude arrivée 10 mètres.

Reveil vers 6h30 ce matin et petit déjeuner dans la chambre avec chacun deux cafés et un pain brioché.

Nous prenons la route vers 8 heures et retrouvons Stéphane à l'endroit convenu quelques minutes plus tard. Comme nous il a déjà pris son petit déjeuner et nous attaquons la descente vers Lao Cai.

Nous arrivons rapidement et sans fatigue à Lao Cai. Nous y faisons une petite pause sandwichs et bière (Stéphane est un amateur de bière). Nous profitons de cette première pause pour faire un peu plus connaissance. Il a 47 ans et il vit dans la banlieue parisienne. Son père était d'origine vietnamienne, mais il n'est jamais revenu dans son pays après l'indépendance en 1954, et sa mère française. Il connaît très bien l'histoire du Vietnam et l'histoire en général.

Nous allons dans la même direction aujourd'hui. Stéphane voulait prendre la route par laquelle nous sommes arrivés il y a deux jours mais finalement il continue avec nous qui avons choisi la route qui nous a été indiquée comme étant la moins montagneuse.

Nous partons donc quelques kilomètres vers la frontière Chinoise et en direction opposée à Hanoï. La route part ensuite vers l'est puis vers le sud. Nous ne regrettons pas notre choix car le revêtement est bon et la route n'est pas trop fréquentée et plutôt plate sauf sur les 30 derniers kilomètres où nous aurons quelques petites montées.

Nous faisons la pause déjeuner vers 12h30 dans le restaurant d'un petit village. Juste après notre arrivée un 4x4 avec deux vietnamiens et un couple d'occidentaux s'y arrête aussi. Un des Vietnamiens qui est le guide nous dit qu'il nous a vu hier à l'hôtel "honey moon" à Sa Pa. Le couple est de Toulouse et il visite le Vietnam avec voiture, guide francophone et chauffeur francophone. Nous commandons une soupe chacun et 2 bières pour trois (heureusement que nous sommes sur terrain plat aujourd'hui). Nous faisons table commune avec le couple Toulousain, leur chauffeur et leur guide. Tous sont sympathiques et le guide semble aussi très bien connaître l'histoire de son pays ainsi que l'histoire en général.

Nous reprenons la route jusqu'à notre destination finale où nous arriverons juste avant la nuit et après quelques pauses fruits et boissons car il a fait chaud aujourd'hui.

Nous trouvons facilement un hôtel qui propose des chambres à deux lits à 200 000 Dongs (eau chaude, climatiseur avec sa télécommande,  ventilateur, wifi au rez de chaussée, les vélos sont dans la réception). Stéphane prend une chambre avec un lit double. Le prix est identique à celui des chambres à deux lits. 

Le soir nous dînons dans un restaurant à côté de l'hôtel. Nous mangeons d'abord du riz avec des oeufs et de la viande puis nous ajoutons un plat de riz frit avec de la viande. Le tout arrosé de deux bières chacun (Cela fait beaucoup de bières aujourd'hui mais nous n'avons plus qu'à dormir maintenant). Nous payons 360 000 Dongs pour 3 personnes.

Demain nous continuons sur la route QL70 jusqu'à Yen Bai.

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