Centre Vietnam (2)
J37 - samedi 14 février 2015 - Thanh My - Lang Co - 107,68 kms - moyenne 13,93 kms / h - dénivelé montant 883 mètres - pente Maxi 8 % - Dénivelé descendant 887 mètres - pente Maxi descendante 8 % - altitude Maxi 474 mètres.
Note d'après voyage: Nous sommes passés à une vingtaine de kilomètres de Hoï An et nous aurions pu faire le détour et prendre une journée pour visiter cette ville.
Nous nous réveillons vers 7h15 ce matin après une bonne nuit de plus de 9 heures de sommeil.
Nous quittons l'hôtel vers 8 heures et traversons la ville pour y prendre notre petit déjeuner. Nous prenons chacun un sandwich à la mortadelle que nous achetons chez le boulanger. L'homme fait les petits pains et la femme les vend et fait des sandwichs.
Je fais ensuite le tour du marché pour faire des provisions de beignets de banane et ne trouve rien. Michel qui était resté à la garde des vélos à plus de réussite. Il a acheté une nouvelle paire de lunettes de soleil pour 20 000 Dongs alors que le vendeur les faisait au début à 100 000 Dongs.
Nous prenons la route un peu tard vers 8h50 et suivons la direction de Da Nang. Nous avons finalement choisi l'itinéraire côté mer qui présente moins de risque pour les hébergements et la nourriture tout en n'étant pas plus long et certainement plus rapide.
Dès la sortie de la ville nous attaquons une montée de 4 kilomètres environ. Elle n'est pas très pentue et nous en venons à bout sans difficulté. Ensuite ce sera descendant ou le plus souvent pratiquement plat et très roulant jusqu'au kilomètre 85 environ. Suivra un joli col avec vue sur la mer pendant toute la montée de 10 kilomètres. La descente qui suivra nous ramènera au niveau de la mer à Lang Co ou nous ferons étape.
Nous avons fait notre pause déjeuner au kilometre 45 environ dans un sympatique petit restaurant tenu par une famille. La mère de 53 ans faisait la cuisine et sa fille de 31 ans ainsi que sa petite fille (j'ai oublié l'âge mais ce doit être entre 10 et 12 ans) faisait le service. Il y avait aussi le garçon de 28 ans qui a mangé avec nous. Ils nous ont posé des questions sur notre parcours et montré un encadrement où ils sont pris en photo au Cambodge avec deux jeunes occidentaux qui voyageaient aussi en vélo. Ils ne savent pas dire leur nationalité mais la petite fille va chercher une pièce de monnaie qu'ils lui ont laissée. C'est une pièce de 1 francs Suisse, ils étaient donc Suisse. Pour ne pas faire moins que les Suisse je donne une pièce de 1 Euro à la petite qui est toute heureuse. Nous avons mangé du riz à volonté et 4 oeufs durs plus des petits rectangles frits (je ne sais pas avec quoi c'est fait mais ce n'est pas mauvais). La petite fille nous a offert des mandarines. Nous payons 50 000 Dongs le tout et reprenons la route après avoir remercié pour le bon accueil.
Après le déjeuner nous ferons environ 30 kilomètres dans un paysage hurbanisé. Nous avons évité le centre de Da Nang mais la ville doit être grande. Nous roulons cependant facilement et sans risque car la circulation n'est pas très importante et les bus et camions sont sur la AH1 alors que nous roulons sur une route parallèle où il y a surtout des deux roues et quelques voitures et petites camionnettes.
A la sortie de la ville nous nous retrouvons sur une petite route avec presque uniquement des deux roues. Je pense avoir raté une intersection et regarde le GPS. La AH1 est sur notre gauche et en montée. Nous voyons les véhicules qui montent lentement la montagne et franchissent des ponts. Une petite route sur notre droite permet de rejoindre la AH1 en 3 kilomètres environ. Il n'y a personne à part quelques vaches sur cette route. La moitié des 3 kilomètres est en montée. Lorsque nous arrivons sur la AH1 nous voyons des panneaux interdit aux deux roues, aux piétons et aux véhicules transportants des matières dangereuses. A l'endroit où nous sommes commence un tunnel qui doit être long et probablement à une seule voie dans chaque sens. Inutile donc de braver l'interdiction en prenant des risques et en perturbant la circulation. Nous faisons demi tour et en serons pour un détour inutile de 6 kilomètres.
La petite route pour les deux roues et les véhicules transportants des matièeres dangereuses (quelques camions citernes transportant du carburant) monte elle aussi mais ce ne sera pas sur 1,5 kilomètres mais sur 10 kilomètres, avec une pente moyenne de 5% et des Maxi à 8 %, que nous monterons. L'effort sera récompensé par un décor magnifique. Sur toute la montée ce sera la montagne sur la gauche et la mer sur la droite. Le tout avec une petite brume qui donne aux paysages un aspect irréel sans les masquer.
Nous ne nous attardons pas trop au sommet car nous sommes trempés de sueur et il fait frais. Nous achetons quand même deux boissons en canettes (30 000 Dongs négocié car c'était 40 000 Dongs, prix montagne au début). Je quitte mon maillot trempé, me sèche et met la polaire pour la descente. Michel reste avec ses vêtements trempés mais il est moins fragile que moi face au froid.
La descente qui suit nous amène rapidement sur une dizaine de kilomètres à la petite ville de Lang Co. C'est aussi à cet endroit que sort le tunnel de la AH1 que nous supposons tout en descente douce.
La nuit tombe lorsque nous sommes en ville à la recherche d'un hôtel. Nous nous arrêtons au premier que nous trouvons. La tenancière nous propose une chambre à deux lits pour 300 000 Dongs. C'est un peu cher et je le dis à l'homme (peut être le mari) qui parle un peu anglais. Nous envisageons de visiter d'autres hôtels pour comparer les prix. Comme j'allume mon feu arrière l'homme me demande combien je veux payer. Je lui dit que nous avons payé 200 000 Dongs hier (petit mensonge puisque c'était 250 000 Dongs mais c'était un hôtel un niveau en dessus de celui devant lequel nous sommes). Il échange quelques mots avec la femme et me dit qu'elle est d'accord pour 200 000 Dongs. Nous n'avons pas vu la chambre mais nous déchargeons les vélos et les parquons dans une pièce destinée à cet usage. La chambre est correcte et propre. Il y a deux grands lits, l'eau chaude, la télévision, la climatisation et un ventilateur ainsi que le wifi gratuit.
Après la douche nous dînons dans un restaurant proche avec chacun un riz poulet et le thé traditionnel (60 000 Dongs).
J38 - dimanche 15 février 2015 - Lang Co - Hué - 84,27 kms - moyenne 13,22 kms / h - dénivelé montant 202 mètres - pente Maxi 6 % - Dénivelé descendant 193 mètres - pente Maxi descendante 6 % - altitude Maxi 60 mètres.
Réveil vers 6h30 ce matin et départ de l'hôtel vers 8 heures.
Nous prenons notre petit déjeuner avant de quitter la ville avec chacun un sandwich jambon et oeuf (15 000 Dongs les deux).
Nous retrouvons ensuite la AH1 avec ses camions et autobus et pour ne rien arranger la route est souvent en travaux sur la moitié de la chaussée. La partie ouverte à la circulation est en bon état avec un bon revêtement roulant mais la largeur permet juste le croisement de deux gros véhicules. Les deux roues lents comme nous doivent donc se serrer au maximum contre les barrières. C'est un peu stressant mais tout se passe bien.
Le parcours d'aujourd'hui était plat à l'exception de deux montées. La première devait faire environ 1,5 kilomètre et la deuxième 1 kilomètre. Sur la première partie du parcours le paysage est agréable avec de la forêt et des rizières. Ensuite c'est de plus en plus hurbanisé.
En route nous achetons une main de banane sur un marché (10 000 Dongs) et prenons un café pour moi et un thé pour Michel en haut de la deuxième montée (15 000 Dongs les deux). Nous y rencontrons un jeune couple de français qui sont avec des motos loués et accompagnés. La fille est sur une moto avec l'accompagnateur Vietnamien et le garçon conduit un scooter. Ils sont au Vietnam pour deux semaines et ils ont visité Hanoï, Sa Pa, la baie de Ha Long (croisière de 3 jours) et la baie de Ha Long terrestre. Sans surprise à cette saison ils ont eu froid plus nuages et pluie à Sa Pa et de la brume et peu de soleil à la baie de Ha Long. Ils font Hué - Na Trang en moto accompagnés et rentre sur Hanoï pour leur vol de retour. Deux semaines c'est un peu court pour visiter un pays.
Nous déjeunons vers le kilomètre 42 avec chacun un riz viande de porc (40 000 Dongs) dans un petit restaurant tranquille. Nous avons choisi ce restaurant car beaucoup de voyageurs vietnamiens en motos y étaient installés et nous ne l'avons pas regretté. Il y a énormément de motos, chargées de bagages et de passagers, qui circulent en ce moment et nous pensons que cela est en rapport avec le nouvel Chinois qui approche.
Nous reprenons la route et ne tardons pas à arriver dans la banlieue de Hué. Comme hier les gros véhicules suivent la AH1 et les deux roues et quelques autres véhicules qui ont à faire dans cette direction suivent une autre route. La circulation des deux roues est assez denses mais c'est plus agréable et beaucoup moins stressant.
Pendant que nous sommes arrêtés à un feu juste avant de franchir le pont qui donne accès à l'ancienne ville nous sommes abordés par une famille de français. Ils sont à pieds maintenant mais ils étaient dans un bus ce matin et ils nous ont vus à Lang Co en vélo. Nous n'avons pas le temps de parler longtemps car le feu passe au vert et il faut suivre le flot de motos. La dame a quand même le temps de nous dire "on vous a vu ce matin à Lang Co et on croyait que vous alliez finir sous un bus". Rien de surprenant à cela car lorsque l'on voit la circulation sans être conducteur on pense que c'est très dangereux et que conduire dans ces conditions est très difficile. Ce n'est pas la réalité. Conduire un vélo dans le flux de la circulation est plutôt plus facile que chez nous et nous n'avons vu que très peu d'accident (deux chutes de motos sans gravité et une collision entre une moto et un camion qui manoeuvrait sur la route).
Nous faisons un balade de reconnaissance dans l'ancienne ville. Il y a très peu d'hôtels mais nous en avons vus beaucoup en traversant la ville nouvelle et trouver un endroit où dormir ne devrait pas être un problème dans cette ville.
Nous prenons donc le temps de flâner en vélo dans l'ancienne ville. Vers 17 heures nous en sortons vers le nord pensant y trouver des hôtels mais nous n'en trouvons qu'un dans un quartier qui ressemble un peu à nos cités HLM.
Le côté sud par lequel nous sommes arrivés nous convient mieux et nous y retournons.
Le premier hôtel que nous trouvons nous propose une chambre à deux lits avec climatisation, réfrigérateur, eau chaude et baignoire à 270 000 Dongs la nuit. Nous pourrions probablement trouver moins cher mais celui-ci est bien situé et on peut garer les vélos dans une pièce à l'arrière de la réception. Il y a le wifi gratuit.
Nous réservons pour deux nuits et nous nous installons.
Après la douche nous faisons un tour du quartier qui est très animé en cette période de préparatifs du nouvel an chinois. Nous dînons dans un petit restaurant qui propose des menus qui ressemblent à ceux d'un KFC ou d'une Lotteria. Nous y prenons un menu avec des frites, un soda et deux morceaux de poulet. Nous prenons aussi 2 petits beignets en forme de poisson et fourrés avec on ne sait pas quoi mais cela ne doit pas être du poisson. C'est légèrement épicé mais bon. Comme dans les autres fast food le rapport qualité / prix n'est pas extraordinaire mais cela change de l'ordinaire. Sans surprise nous payons le prix qui était indiqué sur la carte soit 60 000 Dongs.
Demain c'est jour de repos pour nous et nous pensons visiter l'ancienne ville de Hué.
J39 - lundi 16 février 2015 - Hué - visite
C'est jour de repos aujourd'hui et nous nous réveillons vers 8 heures.
Nous partons à pieds en direction de l'ancienne ville et commençons par visiter un marché très animé et encombré où il est difficile de se déplacer. Nous y achetons quelques beignets (une douzaine pour 20 000 Dongs) et déjeunons avec un café pour moi et un thé (Lipton) pour Michel. Je demande le prix avant de consommer car il a fallu discuter pour les beignets qui nous étaient proposés dans un premier temps au triple du prix habituel. Pas de surprise on nous demande 40 000 Dongs pour un café et un thé que nous avons payés 15 000 Dongs hier. Nous n'avons pas encore consommé et nous pouvons discuter. Nous faisons mine de partir et le prix descend à 30 000 Dongs. J'explique que nous avons payé les mêmes consommations hier dans un lieu touristique au sommet d'un petit col 15 000 Dongs et propose 20 000 Dongs. La vendeuse accepte avec le sourire. Avec un peu de recul je pense que j'aurais dû proposer 15 000 Dongs et partir si ce prix ne convenait pas à la vendeuse. Dans les petites gargottes de rue comme celles-ci le café est souvent à 7 000 Dongs et le thé maison gratuit (par contre le thé Lipton est payant).
Nous continuons notre route en direction de l'entrée de la cité interdite de Hué. Il y a un joli parc au bord de la rivière des parfums qui est sur notre route. Nous y faisons une petite visite. Il y a une exposition de minéraux et de végétaux aux formes bizarres et le parc est très joli avec des fleurs et des arbres travaillées et taillés. Pour les couleurs c'est le jaune et le rouge qui dominent.
Nous allons ensuite directement à l'entrée de la cité interdite de Hué (ou palais royale) que nous avons repérée hier en vélo. L'entrée coûte 105 000 Dongs par personne. Nous sommes deux, cela fait donc 210 000 Dongs. Je paie avec un billet de 500 000 Dongs et la caissière me rend la monnaie après avoir bien recompté. Je recompte de mon côté et il manque 100 000 Dongs. Je lui montre ce qu'elle m'a rendu et elle me reprend le tout en me tendant 300 000 Dongs et en m'en réclamant 10 000. Cette fois le compte est bon mais je ne sais pas si elle a fait une erreur de calcul la première fois ou si elle a essayé de se faire 100 000 Dongs d'argent de poche sur notre dos. On ne le saura jamais mais ce qui est certain est qu'il faut toujours, ici comme ailleurs, bien vérifier sa monnaie.
La cité impériale est incluse dans une grande enceinte avec quatre portes d'accès. La billetterie est en face du palais royale. C'est donc le premier bâtiment que nous visitons. Il est tout en bois laqué et les photos y sont interdites. La cité impériale a été en partie détruite pendant la guerre. Il reste cependant beaucoup de choses à voir avec de beaux parcs entre les bâtiments. Le lieu est très calme et c'est reposant pour les oreilles. Nous restons dans la cité impériale de 10h30 à 14h30 et nous avons beaucoup marché.
Nous commençons à avoir faim et soif et nous nous dirigeons vers une moyenne surface que nous avons aussi repéré hier. Nous y achetons 2 baguettes (3 800 Dongs la baguette) et quelques tranches de jambon ainsi qu'une boîte de vache qui rit et une grande bouteille de 7up. Nous achetons aussi deux paquets de nougats et deux paquets de biscuits à mettre dans nos sacoches pour d'éventuels et assez probables jours difficiles.
Nous faisons et mangeons nos sandwichs assis sur un banc devant la supérette. Nous finissons les deux baguettes mais il nous reste du jambon et du fromage. Nous achetons donc une troisième baguette à une vendeuse installée devant le centre commercial. Elle vend la baguette 4 000 Dongs. Notre menu du soir est tout fait. Ce sera sandwich au jambon et sandwich à la vache qui rit.
Nous rentrons à l'hôtel vers 17h30 pour une petite pause car nous avons beaucoup marché et nous sommes aussi fatigués qu'après une journée de vélo. Il faut aussi que nous fassions la sauvegarde des photos de la semaine et le tri des nombreuses photos de la journée.
Demain nous reprenons la route et continuons direction nord sur la AH1 ou une route parallèle. Nous devrions suivre cette direction pendant trois jours avant de prendre plein ouest pour rejoindre le Laos.
J40 - mardi 17 février 2015 - Hué - Ho Xa - 109,39 kms - moyenne 15,62 kms / h - dénivelé montant 136 mètres - pente Maxi 5 % - Dénivelé descendant 117 mètres - pente Maxi descendante 4 %.
Réveil un peu tardif vers 7 heures ce matin. Nous sommes en bas vers 8h15 et prenons la route un petit quart d'heure plus tard.
Nous retraversons l'ancienne ville sur un bord cette fois ci et il n'y a pas trop de circulation. Nous roulons sur une petite route pendant une dizaine de kilomètres avant de rejoindre la AH1 ou QL1 ou QL1A suivant les tronçons. Le route est plate et roulante aujourd'hui à l'exception de cette petite route en béton fissuré.
Le terrain est plat mais le paysage est agréable avec beaucoup de rizières inondées et bien vertes. Il y a beaucoup de tombes dans les rizières ainsi que des monticules de terre non cultivés. Nous avons déjà vu beaucoup de tombes dans d'autres cultures comme des champs de caféiers ou en bordure de forêts d'arbres à cahoutchouc. Nous ne savons pas si c'est une tradition ici d'enterrer les morts sur leurs terres ou si cela est en rapport avec des soldats ou civils morts à ces endroits pendant la guerre. Pour les monticules de terre qui doivent gêner pour la plantation et la récolte du riz nous nous demandons si cela n'est pas aussi en rapport avec des bombes tombées ici. Cela pourrait aussi être naturel. Pour l'instant nous n'avons pas la réponse.
Nous prenons notre petit déjeuner vers le kilomètre 22 avec 6 beignets (10 000 Dongs), 4 petits pains (4 000 Dongs) et une part de pâté (20 000 Dongs, c'est une préparation à base de viande sans doute et d'autres ingrédients). Le tout acheté sur un marché et de deux cafés (20 000 Dongs) pris dans un petit café un peu isolé et tranquille.
Nous reprenons la route qui est calme. Il y a souvent la moitié de la chaussée qui est fermée à la circulation pour cause de travaux mais l'autre moitié reste en bon état et roulante. Les travaux sont à l'arrêt probablement à cause du nouvel an chinois et il y a peu de circulation probablement pour la même raison.
Nous faisons la pause déjeuner vers le kilomètre 63. Nous prenons deux soupes de nouilles sans viande ni légumes ni herbes (20 000 Dongs les deux). Nous sommes à Quang Tri où nous pensions faire étape en partant ce matin mais il est encore tôt et les bornes kilométriques annoncent une ville 35 kilomètres plus loin. Le terrain est plat, la route roulante et il n'y a pas de vent. Nous avançons donc tranquillement et sans effort et décidons de poursuivre jusqu'à la prochaine ville.
Peu avant d'y arriver nous traversons la rivière "Ben Hai" qui a été le centre de la zone démilitarisée pendant la partition du Vietnam entre 1954 et 1976. C'était une petite bande de terre de part et d'autre de la rivière "Ben Hai" qui se jette dans l'océan à peu près à 17 degrés de latitude nord. Pour cette raison la frontière entre les deux Vietnam, Nord et sud, était nommé "dix septième parallèle". En réalité la zone démilitarisée était un peu au nord du dix septième parallèle côté océan et suivait la rivière dont la source est plus au sud. Ensuite jusqu'à la frontière du Laos c'était une bande de terre parallèle au dix septième parallèle mais un peu au sud de ce dernier.
Nous arrivons ensuite dans la ville de Ho Xa qui s'étire le long de la route. Nous voyons des hôtels mais il est difficile de dire où est le centre ville. C'est souvent à cet endroit qu'il y a le plus de restaurants mais nous en voyons peu. Finalement nous nous arrêtons devant un hôtel qui n'est pas le plus beau que nous ayons vu dans cette ville mais il propose une chambre à deux lits à 200 000 Dongs. La chambre est grande et correcte, il y a l'eau chaude et un ventilateur ainsi que le wifi. Il y a de la place pour les vélos à la réception. C'est ce qu'il nous faut et nous y réservons une chambre.
Le soir nous partons en direction de ce qui nous a semblé être le centre ville mais nous n'y trouvons pas de restaurant. Le GPS indiquent des rues sur le côté gauche de la voie que nous suivons. Nous suivons une grande rue bien éclairée qui part dans cette direction et trouvons rapidement une boulangerie. Nous y achetons chacun un sandwich et un gâteau (40 000 Dongs le tout). Sur le chemin du retour nous achetons un kilogramme d'oranges et 400 grammes de poires (60 000 Dongs le tout soit 40 000 Dongs le kilogramme d'oranges et 50 000 Dongs le kilogramme de poires). Nous achetons aussi deux grandes bouteilles de boisson et rentrons à l'hôtel.
Nous dînons dans la chambre tranquillement et nous nous couchons tôt car il n'y a rien à faire le soir dans cette ville.
J41 - mercredi 18 février 2015 - Ho Xa - Dong Hoi - 66,67 kms - moyenne 15,26 kms / h - dénivelé montant 77 mètres - pente Maxi 3 % - Dénivelé descendant 76 mètres - pente Maxi descendante 3 %.
Note d'après voyage: De Dong Hoi nous aurions pu reprendre la piste Ho Chi Minh et rejoindre Son Trach (ou Phong Nha) (environ 45 kms). Il y a quantité de grottes dans cette région dont Son Dong qui serait la plus grande grotte du monde. Il faut de toutes façons faire des choix et ne visiter qu'une ou deux grottes. Nous avons eu connaissance des grottes que plus tard. Nous n'aurions probablement pas pu visiter car nous serions arrivés à Son Trach dans la journée de la veille du nouvel an chinois et tout aurait été fermé les trois jours suivants.
Plus de détails ici (où faire étape, prix des hôtels et visites etc..): http://oiseaurose.com/2014/03/08/les-grottes-du-parc-de-phong-nha-ke-bang-au-vietnam/
Pour en savoir plus sur les grottes et le parc de Phon Nha - Ke Bang: http://fr.wikipedia.org/wiki/Parc_national_de_Phong_Nha-K%E1%BA%BB_B%C3%A0ng
Des cyclo-voyageurs qui ont visité les grottes "Paradise" et "Phong Nha" (voir le 16 mras 2015 en milieu de page): http://gatebourse.over-blog.com/tag/cyclasie/2
Réveil vers 7h15 ce matin et en écartant les rideaux nous nous apercevons qu'il pleut. C'est plutôt un petit crachin mais la route est mouillée et la majorité des gens qui circulent en motos ont un imperméable. Nous pouvons limiter notre étape du jour à 65 kilomètres environ et nous prenons notre temps en espérant que le soleil arrive.
Nous quittons l'hôtel vers 8h45 et il ne pleut pas mais le ciel est bas, l'horizon bien bouché et la route bien mouillée. Nous commençons par un petit contresens afin de passer devant le magasin où nous avons acheté une grande bouteille de coca hier. Un homme sur le trottoir fait un signe à Michel lui indiquant une prise de photo et lui demandant de faire demi tour. Michel interprète cela comme un avertissement de la présence de policiers et me le dit. Cela me surprend un peu car les contresens tout le monde en fait ici. Nous faisons quand même demi tour car il y des voitures stationnées qui nous obligeraient à circuler a contresens au milieu de la chaussée. Le U-turn (il n'a pas de non ici mais c'est un passage en travers du terre plein central qui permet de faire demi tour) est à une cinquantaine de mètres mais nous repassons devant le monsieur qui a fait les signes à Michel. Il fait encore le geste de prendre des photos et cette fois il ne nous demande pas de faire demi tour mais de nous arrêter. Nous comprenons enfin, il veut juste nous prendre en photo devant son magasin de vente de motos.
Nous ne sommes pas pressés ce matin car nous espérons encore que le soleil va faire son apparition et sécher rapidement la route. Nous installons donc nos vélos devant la boutique et nous nous prêtons au jeu des photos avec monsieur seul puis avec monsieur et madame. Le fils lui se contente de prendre les photos. Lorsque c'est terminé le monsieur insiste pour que nous entrions boire le thé. Nous avons le temps et acceptons l'invitation. Nous nous installons donc avec la famille et un employé autour d'une petite table qui doit servir aux négociations entre le vendeur et ses clients. Café, thé et bières doivent faciliter les ventes et tout est prévu pour que le service soit rapide. Avec le thé nous avons donc droit au café et aux questions du fils qui parle anglais et rapporte à ses parents. Ce sont les questions habituelles: notre parcours, le nombre de kilomètres et surtout notre âge. Le monsieur a presque notre âge puisqu'il est né en 1952 mais il paraît plus jeune. Pour prouver son âge il nous montre sa carte d'identité. Nous repartons après nous être pliés à une deuxième séance de photos dont l'une avec Michel sur une moto française.
Nous passons ensuite au marché pour acheter quelque chose à manger. Je fais le tour du marché pendant que Michel reste à surveiller les vélos. Le marché couvert est assez grand et, comme dhabitude, les passages sont étroits et il est difficile d'y circuler. Hier les petits pains et brioches étaient vendus au milieu des rayons de viande et de poissons. Je fais donc le tour de ce secteur en premier mais ne trouve rien. Je fais aussi un tour du côté des épices et ne trouve rien non plus. Finalement je trouve quelques vendeuses qui ont ce que je cherche après avoir fait tout le tour du marché. Cela m'a pris environ 20 minutes et nous partons finalement vers 10h30.
Le léger crachin devient rapidement petite averse et je met le Kway (Michel l'avait enfilé au départ de l'hôtel). Toute la journée sera ainsi entre petites gouttelettes et petites averses. Dans ces conditions nous décidons de ne pas nous arrêter manger. Nous nous contentons d'engloutir quelques brioches. La température qui était de 28 degrés lorsque nous sommes partis ce matin ne sera plus que de 20 degrés à notre arrivée à Dong Hoi. Pour rouler c'est une bonne température mais nous sommes mouillés et nous avons froid aussitôt que nous nous arrêtons.
Nous arrivons à Dong Hoi vers 15 heures et nous faisons un rapide tour de ce qui nous semble être le centre. Il y a de nombreux hôtels et nous regardons surtout ceux qui ont un local abrité pour les vélos. Nous nous arrêtons devant un qui a ce qu'il faut pour laver vélos et bagages et pour garer les vélos à l'abri. Il propose des chambres à deux lits à 250 000 Dongs. La chambre est grande mais un peu vieillotte et la serpillière doit être réticente à visiter les coins (mais nous ne sommes pas propres non plus). Il y a un ventilateur et la climatisation qui se met en marche en fermant un disjoncteur mais dont on ne peut pas régler la température (de toute façon elle est inutile aujourd'hui). Il y a aussi l'eau chaude qui, elle, sera très appréciée et le wifi. Nous commençons à avoir froid et nous ne cherchons pas plus. Nous lavons les vélos et les attachons à l'abri dans un local prévu à cet effet au rez de chaussée. Nous donnons aussi un petit coup de jet à nos sacoches qui en ont bien besoin.
Nous nous installons dans la chambre et en ouvrant les sacoches nous constatons que, malgré le traitement au silicone, elles ne sont pas parfaitement étanches (à moins que ce ne soit le coup de jet qui ait fait passer de l'eau au travers de la fermeture à glissières). Il y a un peu d'humidité au fond. Rien de grave puisque les sacs en tissu de spi dans lesquels nous avons mis ce qui craint l'eau on bien joué leur rôle. Dans mes sacoches il n'y a que la trousse de toilette qui est un peu mouillée. En cas de plus grosses pluie il faudra que nous ajoutions un grand sac plastique à l'intérieur des sacoches.
Le soir nous achetons un kilogramme d'oranges sur le marché (40 000 Dongs) et mangeons d'une soupe de nouille nature pour Michel et avec viande et herbes pour moi (50 000 Dongs le tout). Il ne pleut plus mais la météo annonce encore de la pluie pour demain. Nous verrons bien et nous nous adapterons.
Le nouvel an chinois c'est demain matin mais cette nuit est pour les Vietnamiens ce qu'est la nuit du 31 décembre au premier janvier pour nous. Il y aura donc probablement beaucoup de commerces fermés demain matin et peut être aussi les jours suivants car le nouvel an se fête pendant 3 jours.
J42 - jeudi 19 février 2015 - Dong Hoi - Dong Le - 100,20 kms - moyenne 15,11 kms / h - dénivelé montant 260 mètres - pente Maxi 6 % - Dénivelé descendant 222 mètres - pente Maxi descendante 4 %.
Reveil vers 7 heures ce matin. Il ne pleut pas mais le ciel est couvert et la route est toujours mouillée.
Le ventilateur a travaillé toute la nuit au séchage de nos vêtements et il a presque réussi. Ils sont encore un peu humides mais nous les remettons. C'est un peu désagréable au début mais cela passe. De toute façon qu'il pleuve ou non ils seront mouillés d'eau ou de sueur après quelques kilomètres. Les vêtements restés dans les sacoches sont également moites car le taux d'humidité doit approcher les 100 %.
Comme le temps est incertain nous emballons le contenu de nos sacoches dans les sacs en tissu de spi qui ont servi a emballer les vélos. Cela devrait réduire le risque de tout retrouver trempé s'il pleut encore.
Nous descendons vers 8h20 et installons nos sacoches. C'est jour de fête aujourd'hui et le patron de l'hôtel nous offre le thé. Nous prenons la route vers 8h45 sous un ciel sombre mais sans pluie.
La ville est très calme et pratiquement tous les commerces sont fermés. Seuls les vendeurs de ballonnets semblent travailler aujourd'hui. C'est bien pour les enfants mais nous, nous voudrions manger.
Nous roulons le ventre vide jusqu'au kilomètre 24 où nous traversons un village qui semble plus actif. Nous faisons le tour d'un marché fantôme où il n'y que quelques vendeuses de fleurs et ne trouvons rien à manger. Ensuite nous passons devant un restaurant qui semble ouvert et demandons pour manger. Il n'y rien de prêt aujourd'hui mais la patronne nous propose un bol de nouilles chinoises. C'est mieux que rien et nous acceptons. Elle nous propose d'ajouter des herbes à la soupe chinoise. J'accepte mais Michel mangera des nouilles à l'eau comme d'habitude. Pendant que nous mangeons nos soupes la patronne nous apporte un plat avec des graines et des fruits confits. Ce doit être la tradition pour le jour de l'an car le patron de l'hôtel nous en a proposés aussi avec le thé ce matin. Nous grignotons quelques graines et autres confiseries et payons 20 000 Dongs pour les deux soupes. Nous laissons 10 000 Dongs de pourboire pour compenser le dérangement car le restaurant n'était pas ouvert aujourd'hui.
Nous continuons notre route. Le ciel est moins menaçant et la route est sèche maintenant. Le thermomètre qui indiquait 22 degrés ce matin ne dépassera cependant pas les 25 degrés. C'est parfait comme température pour faire du vélo. Nous traversons des paysages agréables, rizières, ports de pêche et suivons en fin de parcours la rivière "Song Gianh" dont la rive droite est bordée par des formations rocheuses très jolies.
Nous faisons une pause au kilomètre 64 au bord de la rivière. Nous mangeons ce qu'il nous reste de fruits, soit 2 oranges et une mangue, et un petit paquet de biscuits qui était dans les sacoches pour les jours de disette comme aujourd'hui.
Nous continuons ensuite jusqu'à Dong Le. Toute la journée la circulation a été très calme avec quelques motos, très peu de voitures et de très rares camions. En fin de parcours la circulation de motos devient plus dense. Ce sont probablement des gens qui rentre chez eux après une journée passée dans la famille proche. Les motos sont souvent chargées de quatre passagers et certains conducteurs semblent avoir fêtés la nouvelle année à la bière ou à un autre alcool.
Arrivés à Dong Le nous faisons un tour de la petite ville pour y trouver un hébergement et un éventuel restaurant ouvert. Il n'y a pas de restaurant ouvert et les quelques hôtels de la ville semblent également fermés. Nous repèrons une épicerie ouverte et y achetons une grande bouteille de 7up (16 000 Dongs) et deux paquets de biscuits (20 000 Dongs).
Nous entrons ensuite dans un "Nha Nghi" dont la grille est entrouverte. Dans ce qui pourrait être la réception il y a une réunion de famille et l'hôtel n'est pas ouvert ou n'est peut être plus un hôtel. Les gens essaient de nous expliquer l'emplacement d'un autre hôtel et comme ils n'y arrivent pas un homme nous y conduit avec sa moto. Lorsque nous arrivons devant l'hôtel nous reconnaissons l'un de ceux que nous avions repérés et qui étaient fermés. Notre accompagnateur a un téléphone portable et appelle les propriétaires. Ils étaient tout prêt et arrivent à pieds. Ils ouvrent le cadenas de la grille et nous font entrer dans la cour. Il faut un petit moment pour retrouver les clés des chambres mais cela vient. La chambre qui nous est proposée est au rez de chaussée et un peu humide. Il y a deux ventilateurs et la climatisation ainsi que l'eau chaude et le wifi. La communication n'est pas facile mais la dame a appelé une jeune fille qui parle anglais. Cela devient un peu plus facile. Elle nous demande nos passeports (comme d'habitude) et aussi à quelle heure nous repartons demain. Au début je ne comprend pas pourquoi elle pose cette question et ce n'est que plus tard, lorsque nous serons seuls dans l'hôtel et que le cadenas de la cour aura été refermé, que nous comprendrons qu'elle voulait savoir à quelle heure elle doit revenir nous libérer demain matin et nous rendre nos passeports. Je lui demande aussi où nous pourrions manger et elle me répond que c'est les vacances et que tout est fermé mais qu'elle peut peut nous faire des nouilles. J'accepte volontiers car c'est cela ou rien. Une dizaine de minutes plus tard elle revient avec un thermos d'eau chaude et un carton avec une dizaine de sachets de nouilles chinoises, deux bols et quatre baguettes. C'est parfait nous allons pouvoir manger enfermés dans notre "prison". Elle a aussi inscrit son numéro de portable sur un papier pour que nous l'appelions en cas de besoin. C'est une bonne intention mais nous n'avons pas de carte SIM vietnamienne.
Après la douche nous faisons nos soupes et nous les trouvons excellentes. Nous mangeons aussi un des deux paquets de biscuits achetés quelques heures plus tôt.
Ensuite ce sera la mise à jour du site et dodo.
Demain nous continuons notre route en direction du Laos. Il n'est pas impossible que les commerces soient toujours fermés car le nouvel an se fête pendant trois jours. Nous ferons quelques provisions de biscuits avant de partir en croisant les doigts pour trouver un hôtel ouvert en fin de journée.
J43 - Vendredi 20 février 2015 - Dong Le - Cha Lo - 74,84 kms - moyenne 11,20 kms / h - dénivelé montant 1 236 mètres - pente Maxi 9 % - Dénivelé descendant 896 mètres - pente Maxi descendante 9 % - Altitude maxi 353 mètres.
Réveil vers 6h45 ce matin et préparatifs de départ sans hâte car nous sommes toujours prisonniers derrière les grilles cadenassées de la cour. Nous récupérons notre linge à l'étendage couvert aussi mouillé que qu'hier. Il n'y a rien d'anormal à cela car l'air est très humide. Nous aurions dû l'étendre dans la chambre en face des ventilateurs.
Le patron de l'hôtel est ponctuel et même en avance. Il arrive vers 7h45 pour nous libérer. Nous payons la chambre et récupérons nos passeports. Nous demandons combien nous devons pour les quatre sachets de nouilles chinoises que nous avons consommés (deux hier soir et deux ce matin). Il refuse catégoriquement tout paiement et voudrait que nous emportions avec nous les six sachets restants. Nous le remercions mais nous ne prenons pas les sachets car nous n'avons rien pour chauffer l'eau.
Avant de partir nous faisons un petit tour sur le marché dont 90 % des étals sont inoccupés. Il y a quand même quelques marchandises mais c'est surtout de la viande, des herbes, des épices et des fruits. Nous prenons un kilogramme d'oranges à 40 000 Dongs et un demi kilogramme de poires à 50 000 Dongs le kilogramme (soit 65 000 Dongs le tout). Il nous reste un paquet de biscuits acheté hier.
Nous prenons la route vers 8h45 avec nos soupes chinoises dans l'estomac et nos maigres provisions en comptant sur la providence pour nous nourrir. Le ciel est nuageux mais le soleil fait quelques apparitions et nous sommes optimistes pour le reste de la journée.
Au kilomètre 15 environ nous comprenons que notre optimisme du matin était un manque de connaissance des changements rapides de temps de la région. Le ciel devient très menaçant et nous devons rentrer le linge que nous avions mis à sécher sur les sacoches. Pour ma part je me change et enfile le linge humide lavé hier comme cela j'aurai une tenue sèche pour demain. Nous sommes aujourd'hui sur un terrain montagneux et nous allons transpirer et être trempés qu'il pleuve ou non.
Nous reprenons la route et la petite pluie se transforme en ciel presque dégagé en peu de temps. Vers le kilomètre 30 nous rejoignons la piste Ho Chi Minh. Comme c'est une route plus importante nous pensions y trouver des restaurants ouverts. Nous ne trouvons rien dans le premier village que nous traversons. Quelques kilomètres plus loin nous traversons un petit hameau avec trois petites épiceries ouvertes.
Nous nous arrêtons devant l'une d'elle et la dame qui la tient nous invite à entrer. Elle a un bébé dans les bras. Nous lui faisons comprendre par geste que nous voudrions manger et elle nous invite à nous asseoir sur une banquette recouverte d'une natte. Elle passe dans une pièce à l'arrière de la boutique et revient avec un plateau avec des feuilles de bananiers pliées sur des aliments que nous ne connaissons pas. Elle, et ses copines ou soeurs ou autres connaissances ou famille qui sont venus observer les étrangers, nous invitent à nous servir.
Nous nous exécutons et elles nous montrent comment faire pour manger ces aliments qui doivent être des desserts. Il faut déplier et peler la feuille de bananier. A l'intérieur il y a une couche de riz sucré ( je pense mais je ne suis pas certain) et après la couche de riz il y a autre chose qui est peut être de la banane mais ce pourrait aussi être de la patate douce ou autre chose. C'est très bon et nous en mangeons deux chacun.
La dame nous invite ensuite à nous laver les mains car le contenu des feuilles est assez collant. Elle nous fait traverser la maison en bois avec un sol en béton. C'est pauvre mais très propre et bien rangé. A l'arrière il y a une cuisine et une chambre avec deux grands lits séparés par un rideau. Le couple ne doit donc pas vivre seul ici. Encore à l'arrière il y a la pièce qui doit être la salle de bains avec un grand réservoir d'eau en béton muni d'un robinet en partie basse. Sur le réservoir se trouve une petite bassine en plastique avec tout ce qu'il faut pour la toilette. Nous nous lavons les mains et revenons dans la boutique où la dame nous a préparé deux gros emballages en feuilles de bananiers dont le contenu doit faire un bon repas et deux bouteilles d'eau.
Cela nous arrange car il y a de grandes chances que nous ne trouvions pas de restaurant ouverts aujourd'hui. Le problème est qu'elle refuse catégoriquement tout paiement comme l'hôtelier ce matin. Nous nous trompons peut être mais nous avons l'impression qu'il convient d'offrir de la nourriture aux voyageurs en ce jour deux de la nouvelle année. Nous aurons d'autres sollicitations dans la journée de gens qui nous inviterons à entrer dans leur maison en brandissant des aliments pliés dans des feuilles de bananiers. Pour l'instant nous sommes un peu gênés d'avoir mangé et d'emporter nourriture et boissons sans payer.
Nous essayons de savoir le prix en interrogeant les autres jeunes filles présentes mais elles nous font comprendre qu'il ne faut pas payer la dame mais que l'on peut mettre quelque chose dans les mains du bébé. Reste à savoir combien. J'ai un billet de 50 000 Dongs (environ 2 Euros). C'est peu mais 500 000 Dongs ce serait trop. Je mets donc les 50 000 Dongs dans les mains du bébé et nous remercions et reprenons la route.
Quelques kilomètres plus loin nous avons droit à une petite averse qui nous mouillera un peu sur 3 ou 4 kilomètres. La pluie fine continue à tomber lorsque nous nous arrêtons pour déjeuner avec chacun une orange et un des deux paquets emballés dans des feuilles de bananiers que nous partagerons. Ce n'est plus un dessert mais un vrai repas avec riz, haricots, viande et poisson. C'est bon et cela cale bien l'estomac.
Lorsque nous repartons il ne pleut plus mais la route est mouillée sur environ 5 kilomètres. Nous n'aurons plus de pluie et la route sera sèche sur le reste du parcours qui deviendra plus escarpé lorsque nous quitterons la piste Ho Chi Minh pour prendre la direction de Cha Lo qui est juste avant la frontière Vietnam / Laos.
Nous rencontrons encore beaucoup de jeunes en motos plus ou moins éméchés et aussi beaucoup de maisons, en planches le plus souvent, remplis de jeunes qui s'amusent avec la musique à fond.
Environ 5 kilomètres avant Cha Lo Michel qui était devant moi est arrêté par un militaire (ou un douanuer on ne sait pas). Lorsque j'arrive à leur hauteur il me montre le paquet de riz restant. Il était ficelé avec des fibres végétales et accroché au montant de mon siège. Les fibres serraient bien les paquets lorsqu'il y en avait deux mais maintenant qu'il n'en reste qu'un il est moins bien maintenu. Nous avons fait pas mal de montées et descentes avec virages et quelques secousses et le paquet de riz était prêt à tomber. Le militaire voulait juste me signaler cela et comme je ne comprends pas ce qu'il me dit il finit de décrocher le paquet et me le met dans les mains puis nous fait signe que nous pouvons continuer. Finalement nous ne saurons pas si c'était un contrôle des douanes avant la frontière ou juste des militaires ou autres personnes en uniforme qui nous auraient invités à manger si nous n'avions pas eu de nourriture.
En arrivant à Cha Lo nous trouvons un premier hôtel fermé avec un numéro de téléphone inscrit sur un panneau attaché au portail. Juste à côté il y a un Nha Nghi qui semble ouvert. Nous entrons dans la cour et faisons le geste de dormir et obtenons une réponse affirmative de la tête. Le bâtiment est très beau et la réception bien meublé. Tout est très propre et nous sommes dans un établissement supérieur à ceux que nous choisissons habituellement. La chambre à deux lits est à 400 000 Dongs. Il y a un abri pour les vélos sous un escalier dans une cour fermée. La chambre est propre et il y a tout le confort habituel dont réfrigérateur, bouilloire, théière, thé et tasses. Il y le wifi gratuit.
Ce sera la chambre la plus chère de notre séjour au Vietnam jusqu'à ce jour mais nous n'hésitons pas une seconde car il n'y a peut être pas beaucoup d'hôtels ici et s'il y en a ils sont peut être fermés pour cause de nouvel an. Il y a trois enfants dans la famille des propriétaires et c'est l'aîné, qui doit avoir environ 12 ans, qui me fait visiter la chambre. Il parle un peu anglais et me demande si nous acceptons de manger avec sa famille ce soir. Je lui dit oui en le remerciant pour l'invitation.
Nous prenons rapidement la douche et à 18 heures sonnante il vient toquer à la porte de la chambre. Nous descendons et sommes invités à nous installer sur la natte du salon au milieu de laquelle ont déjà été disposé quelques plats. Nous ne sommes pas habitués à manger assis en tailleur et en plus nous sommes les premiers à nous installer. Nous sommes incapables de nous asseoir en tailleur mais nous savons qu'il ne faut pas mettre les pieds en face des plats et des autres convives. Nous nous mettons avec les pieds en arrière sur le côté. C'est assez confortable et cela devrait être conforme aux convenances.
L'hôtelier arrive avec des verres à pieds et un cubitenaire de Cabernais Sauvignon. Il est accompagné d'un autre homme qui est probablement le gardien de nuit de l'hôtel. Les verres sont remplis et nous trinquons à la nouvelle année. L'opération sera renouvelée à chaque remplissage des verres (3 fois seulement pour nous). Ensuite la femme et les enfants arrivent avec le reste du repas et s'installent.
Il y a du riz, des légumes avec de la viande de porc, des crevettes, du poisson, un plat de crudités assez relevé et un plat qui ressemble un peu à un gâteau de semoule. Nous mangeons de tout sauf des crudités épicées dont je ne prends qu'une bouchée. Tout est bon et nous faisons un bon repas avec du vin et une ambiance familiale agréable. Lorsque nous signalons que nous avons assez mangé nous sommes invités à nous installer sur les fauteuils devant la grande table pour prendre le thé. Les autres convives continuent de manger, boire et discuter. Le fils aîné nous sert le thé et retourne jouer au receptionniste avec ses frères. Après avoir bu le thé nous prenons congé en remerciant et montons dans la chambre où nous nous refaisons deux théière.
Demain nous passons au Laos. Ce sera donc un samedi et il est probable que nous ne trouvions pas de banque ni de changeur avant lundi. Nous allons donc essayer de changer des Dongs contre des Kips pour pouvoir payer nos dépenses pendant 2 ou 3 jours. Il y a souvent des commerçants qui font du change aux frontières. Le taux n'y est pas forcément avantageux mais pour de petites sommes cela n'est pas grave. Le plus sûr serait de changer au Vietnam avant d'entrer au Laos mais avec le nouvel an chinois il est possible que les commerçants qui font le change soient fermés. Nous demanderons demain matin à notre hôtelier s'il fait du change Kips contre Dongs ou USD.
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