Sud Vietnam (2)

J09 - samedi 17 janvier 2015 - Da Lat - Lien Nghia ( Duc Trong ) - 51,33 kms - moyenne 14,50 kms / h - dénivelé montant 348 mètres - pente Maxi 8 % - Dénivelé descendant 849 mètres - pente Maxi descendante 9 %.

Réveil vers 8 heures ce matin après une bonne nuit. Nous faisons les bagages, payons la chambre et récupérons nos passeports.

Nous prenons la route vers 9 heures après un petit détour par la poste pour déposer nos cartes postales.

Notre parcours du jour nous ramène à la ville où nous étions avant hier soir mais nous prendrons une autre route. Le trajet fera une vingtaine de kilomètres de plus mais cela nous permettra de découvrir d'autres paysages. Il y a une troisième route qui part aussi de Da Lat et conduit à Lien Nghia en passant par la montagne. Cet autre itinéraire ferait 70 kilomètres au lieu des 31 par le chemin le plus court. Il serait aussi le plus montagneux. Nous optons donc pour la solution intermédiaire qui fait environ 50 kilomètres.

Le choix est bon car la route est agréable et peu fréquentée. Nous faisons une pause repas dans un petit village sur la route. Nous nous arrêtons devant des restaurants et demandons pour manger. Le patron nous montre les inscriptions sur sa bâche. Nous ne comprenons pas ce qui est écrit mais il y a une photo qui nous renseigne. C'est une photo de chien et comme nous sommes dans un restaurant et pas à la SPA cela signifie que la viande servie ici est du chien. Les autres restaurants ont les mêmes inscriptions avec l'image du chien.

Nous achetons donc des viennoiseries emballées et deux coca (60 000 Dongs) dans une épicerie et buvons et mangeons dans un café voisin (10 000 Dongs le café). Comme d'habitude les enfants du coin se rassemblent et posent les questions habituelles qu'ils ont apprises en anglais. Certains sont plus avancés que d'autres et je ne les comprends pas. La tablette vient encore à mon secours. Une fois écrites les questions deviennent simples et j'aurais dû comprendre. Je ne sais pas où est le problème, mes oreilles, le bruit environnant ou la prononciation des Vietnamiens.

Nous repartons et arrivons à Lien Nghia vers 13h30. Nous nous dirigeons de suite vers l'hôtel où nous avons dormi il y a trois jours. Les chambres à deux lits sont toutes prises et on nous propose deux chambres à un lit pour 200 000 Dongs les deux ou une seule chambre à 120 000 Dongs. Une chambre nous suffira car nous n'avons pas besoin de beaucoup d'espace et nous avons dormi ces dernières nuits dans les duvets car les nuits étaient fraiches à Dat Lat.

Nous installons nos vélos dans la grande salle commune comme il y a trois jours. Après la douche nous faisons un tour en ville. Comme Da Lat c'est très animé dans le centre et autour du marché. Nous achetons quelques beignets (4 pour 12 000 Dongs) et prenons deux desserts (20 000 Dongs les deux).

Il y a du vent et le ciel est couvert aujourd'hui. A 17 heures il ne fait que 22 degrés et nous sommes en short avec un pull léger. Nous commençons à ressentir le fraicheur et rentrons à l'hôtel.

Le soir nous ressortons diner vers 19 heures. Le vent est toujours aussi frais et nous nous installons au fond d'un restaurant pour ne pas ressentir la fraicheur. Nous prenons chacun une assiette de riz poulet légumes et bouillon de viande et buvons le thé qui est à volonté sur la table (60 000 Dongs le tout ).  

Nous rentrons à l'hôtel vers 20h30.

J10 - dimanche 18 janvier 2015 - Lien Nghia ( Duc Trong ) - Di Linh - 60,55 kms - moyenne 12,59 kms / h - dénivelé montant 558 mètres- pente Maxi 9 % - Dénivelé descendant 499 mètres - pente Maxi descendante 5%.

Nous n'avons pas mis le réveil ce matin et notre chambre bon marché n'avait pas de fenêtre. Résultat, Réveil à 9 heures. Nous avons dormi environ 11 heures cette nuit. C'est assez exceptionnel mais si nous ne nous sommes pas réveillés plus tôt c'est probablement que nous en avions besoin.

Nous mangeons quelques bananes et quelques tranches de pain brioché dans la chambre et nous prenons la route vers 10 heures. Nous nous renseignons auprès du réceptionniste de l'hôtel au sujet de l'emplacement de chutes d'eau qui sont presque sur notre route. Il nous confirme cela. Nous devrons prendre à droite après 10 kms sur la route principale et suivre ensuite une petite route sur environ 6 kms. La visite des chutes rallongera donc notre parcours du jour de 12 kms. Comme nous avons une étape courte aujourd'hui ce n'est pas un problème.

Après 10 kilomètres sur la route principale nous trouvons bien une petite route qui part sur la gauche mais aucun panneau n'indique les chutes d'eau. Nous nous renseignons auprès de deux jeunes filles qui sont assises devant une boutique au carrefour. Elles nous confirment quil faut suivre la petite route sur 6 kilomètres pour arriver aux chutes. Les vietnamiens semblent plus familiers avec les directions et les distances que leurs voisins Laotiens et Cambodgiens qui ne sont pas très forts dans ce domaine.

Nous arrivons aux chutes après 6 kilomètres sur une route agréable et peu fréquentée. La route se termine d'ailleurs ici. Il y a un guichet sur la droite de la route. L'entrée est à 10 000 Dongs par personne (0,40 Euros). Il y a un parking pour motos et voitures mais les deux guichetiers, un homme et une femme, nous proposent de laisser nos vélos un peu à droite du guichet afin qu'ils leurs soient toujours visibles.

Nous laissons vélos et sacoches devant le guichet. Nos nouvelles sacoches ont l'avantage d'être fermées par des fermetures à glissières cadenassables. Nous avons pensé aux cadenas le dernier jour et Marité nous a trouvé les petits cadenas idéaux pour les sacoches à Bricomarché Perreux. Les sacoches ont donc voyagé cadenassées depuis Neulise jusqu'à Saigon. Elles le sont aussi sur le vélo et dans les chambres d'hôtel lorsque nous les quittons. Cette fois ci nous laissons donc nos sacoches cadenassées sur les vélos et ajoutons deux antivols qui immobilisent les vélos tout en passant dans les poignées des sacoches.

Nous descendons aux cascades avec un sac à dos léger. Il y a pas mal de monde (une cinquantaine de personnes) mais le site est grand alors on s'y gêne pas. Il y des gens qui s'installent sagement pour pique-niquer sur les rochers et d'autres qui escaladent plus ou moins haut les cascades. Nous avons une pensée pour Christine, notre équipière en 2013, qui se serait sûrement précipitée sous les cascades. Nous hésitons un moment mais finissons par enlever les chaussures et faire comme les autres. Ce sont d'ailleurs plutôt des groupes de touristes avec guides (ou simplement chauffeurs) qui font l'escalade. Ils se tiennent tous la main pour retenir une éventuelle chute car les rochers sont glissants.

Nous escaladons en solo comme les quelques Vietnamiens qui tentent l'aventure et montent plus haut que les touristes. Nous en voyons redescendre quelques uns qui étaient peut être montés jusqu'au lac d'où part la cascade. Nous restons dans les normes touristes et ne faisons pas de zèle. Il n'y a rien de difficile et il suffit de choisir les passages les moins glissants (le plus simple est de regarder où les guides font passer leurs clients). Le plus souvent c'est près de la chute et on est un peu mouillé. Finalement c'est agréable et l'eau est plutôt chaude. Nous sommes en saison sèche et les cascades ne sont pas très impressionnantes. Elles sont certainement plus belles en saison des pluies mais il n'est alors probablement pas possible de les escalader.

Tout cela nous a donné faim et il y a quelques petits restaurants sur place. Nous prenons chacun une assiette de riz et un oiseau grillé (on ne sait pas quel espèce mais il était bon et le chat s'est aussi régalé avec les os). Nous buvons le thé qui est à disposition sur la table et payons 70 000 Dongs le tout.

Nous reprenons la route vers 13 heures et ne ferons qu'une halte jus de canne (20 000 Dongs les deux au lieu de 10 000 Dongs il y a trois jours, sans doute une majoration pour touriste).

Nous arrivons à Di Linh vers 17 heures et trouvons facilement une grande chambre avec deux lits double pour 200 000 Dongs. Il y a le wifi gratuit et un garage pour les vélos.

Nous ressortons vers 20h30 pour dîner. La ville est déjà bien calme et les commerces commencent à fermer. Nous nous installons au comptoir d'un petit restaurant de soupes. Nous prenons chacun une soupe de nouilles avec viande (3 tranches par soupe). Comme souvent la seule boisson disponible est le thé qui est à disposition sur le table ainsi que les verres. Les verres ne sont pas lavés entre deux clients. C'est au client de les rincer avec du thé qui sera vidé sur le trottoir avant de boire. La soupe est bonne et copieuse (50 000 Dongs les deux soupes).

Nous sommes de retour à l'hôtel vers 21h30. Nous étudions un peu l'itinéraire de demain qui sera hors des traces préparées. Nous devrions faire entre 80 et 100 kilomètres suivant les différentes sources qui ne sont pas concordantes pour les distances. Pour ce qui est du terrain (plat, montant, descendant, dénivelé) nous ne savons pas et nous le découvrirons en roulant.

Extinction des feux vers 22 heures car il faudrait que nous soyions sur la route à 8 heures demain.

J11 - Lundi 19 janvier 2015 - Di Linh - Quing Khe - 87,24 kms - moyenne 9,80 kms / h - dénivelé montant 1487 mètres - pente Maxi 15 % - Dénivelé descendant 1704 mètres - pente Maxi descendante 16%.

Nous nous réveillons vers 7 heures ce matin et quittons l'hôtel vers 8 heures.

Nous faisons la pause petit déjeuner vers le kilomètre 10. Nous prenons chacun une soupe avec des petits oeufs cuits durs. Il y a aussi quelques herbes. C'est très bon et il y a du thé comme boisson. Nous payons 40 000 Dongs les deux soupes.

Nous continuons notre chemin sur la route agréable et peu fréquentée que nous suivons depuis notre départ. Nous rencontrons encore beaucoup de petits chantiers de battage d'un grain noir qui est étalé pour le séchage devant presque toutes les maisons. Je pense que ce sont des baies de café et que le battage consiste à extraire les graines. Michel n'est pas d'accord et pense que c'est autre chose qui est transformé en farine. Pour savoir qui a raison le plus simple est de s'arrêter et de demander. C'est encore plus simple s'il s'agit de café car cela se prononce aussi café en vietnamien. Nous entrons donc dans une cour où une opération de battage est en cours. Avant de demander j'ai déjà vu les grains qui tombent dans un panier et ce sont bien des grains de café. Je demande quand même et j'ai confirmation. C'est bien du café. Quelques photos plus tard nous reprenons la route.

Tout se passe bien jusqu'à une intersection où nous avons peut être fait le mauvais choix (ce n'est pas certain mais peut être). Après l'intersection nous attaquons une grande descente qui se termine sur le chantier d'un pont en construction. Il faut prendre une chemin de terre et de pierres très pentu qui descend jusqu'au lac. Il faut ensuite prendre une barque qui nous fait traverser pour 20 000 Dongs par personne. Pour retrouver la route c'est encore un chemin de terre pentu mais en meilleur état que celui sur l'autre rive.

Nous nous retrouvons alors sur une route en chantier. Le chantier durera 30 kilomètres avec des passages empierrés et bien compactés et d'autres pas compactés. Il y a aussi des passages en terre à peine pratiquables et d'autres en cours de terrassement à la pelle mécanique. Tout ceci sur un terrain montagneux tout en montées et descentes avec des pentes jusqu'à 15%.

Le parcours du jour aura été difficile car toujours montagneux mais ce sont les 30 kilomètres de chantier qui nous ont demandé le plus d'efforts. De plus nous n'avons rien trouvé à manger, autre qu'un paquet de friandises, sur notre chemin.

A la tombée de la nuit nous n'avions encore traversé aucune ville. Nous étions encore à 33 kilometres de Gia Nghia où nous pensions faire étape et à 7 kilomètres de Quing khe. Cette dernière ville nous était inconnue mais son nom avec la distance était indiqué régulièrement sur les bornes kilométriques. Ceci nous laissait espérer une ville d'une certaine importance où nous pourrions dormir et manger.

La chance a été avec nous cette fois ci et dès l'entrée de la ville nous avons vu 2 panneaux Nha Nghi. Le deuxieme était sur le bord de la route et avait une grande réception avec quelques motos stationnées. Nous avons donc demandé pour une chambre à deux lits. Il en avait une de libre avec un grand lit et un petit lit (chambre pour trois personnes, le plus souvent nous avons eu des chambres pour 4 personnes). Le prix de la chambre est à 200 000 Dongs. Nous la prenons sans hésiter.

Nous sommes sales, fatigués et affamés. Après une douche nous nous dirigeons vers la ville dans la direction que nous indique le patron de l'hôtel.

Nous trouvons un restaurant encore ouvert (il est 20 heures). Nous prenons du riz poulet. Tout les aliments sont servis dans un plat séparé. Il y a un grand plat de riz, 3 ailes et 3 pilons de poulets qui viennent juste d'être grillés, un grand bol de choux avec du bouillon de viande, un plat d'épinard et une théière pleine. Nous terminons le riz et le poulet et mangeons la moitié du choux avec son bouillon. Nous ne touchons pas trop aux épinards et faisons bien honneur au thé. Tout était bon et abondant. Nous payons 80 000 Dongs le tout.

Retour à l'hôtel vers 20h30 pour mettre à jour le site et profiter d'une bonne nuit de sommeil.

J12 - mardi 20 janvier 2015 - Quing Khe - Duc Phong - 91,55 kms - moyenne 11,31 kms / h - dénivelé montant 1093 mètres - pente Maxi 10 % - Dénivelé descendant 1554 mètres - pente Maxi descendante 9 %.

Réveil vers 7 heures ce matin pour un départ à 8 heures. Nous prenons le petit déjeuner dans un restaurant à la sortie de la ville avec chacun une assiette de riz et de la viande (50 000 Dongs).

Nous continuons ensuite en direction de Gia Nghia dont nous sommes encore à environ 27 kilomètres. Cette distance sera longue à parcourir car très montagneuse avec des pentes toujours entre 7 et 10 %. Le revêtement n'est pas roulant et les descentes, aussi fréquentes que les montées, ne sont pas très rapides.

Nous arrivons à Gia Nghia vers midi et nous y déjeunons de riz poisson haricots et bouillon avec des pommes de terre et carottes (70 000 Dongs).

Nous reprenons la route vers 13 heures avec l'intention de ne pas nous arrêter trop tard aujourd'hui. La difficile journée d'hier à laisser des traces et nous avons eu du mal sur le parcours difficile de ce matin.

Les 20 premiers kilomètres sont sur une route toujours en montées et descentes mais avec un revêtement plus roulant. Il y a bien quelques passages défoncés en cours de réparation mais ils ne font qu'un kilomètre environ et, après ce que nous avons rencontré hier, cela ne nous gêne pas trop. Viennent ensuite une dizaine de kilomètres de bonne route roulante.

Nous faisons une pause fruits (2 mangues et un fruit du dragon à chaire rouge soit 1 kg pour 30 000 Dongs et un demi kilo d'orange pour 20 000 Dongs) et boissons (2 coca pour 20 000 Dongs). Nous mangeons nos fruits à la table du café où nous avons acheté les cocas.

Avant de repartir nous décidons de nous arrêter environ 10 kms plus loin au premier hôtel que nous trouverons. Nous tombons rapidement sur de nouveaux travaux avec toute la poussière et les fumées des camions et autres engins qui vont avec.

Il y a plusieurs Nha Nghi au premier village que nous traversons mais aussi tellement de bruit et de poussière que nous prenons le risque de continuer. Nous retrouvons une route bien goudronnée sur un kilomètre mais en pleine campagne. Les travaux reprennent avant le village suivant où il y a encore de quoi dormir mais beaucoup trop de poussière à notre goût. Nous ne trouverons ensuite aucun endroit pour dormir et la totalité du reste du parcours sera dans les travaux.

La nuit tombe alors que nous sommes encore à une dizaine de kilomètres de la ville où nous sommes certains de trouver des hôtels. Nous équipons donc nos vélos avec les phares et éclairons nos feux arrières.

Le profil n'est pas difficile et plutôt descendant mais la chaussée, si l'on peut appeler cela ainsi, est en très mauvais état avec de grosses pierres et de gros trous. Nous roulons donc doucement pour ne pas tomber à cause d'un trou où casser quelque chose.

Nous finissons par arriver à Duc Phong et les travaux ne sont pas terminés. Nous sommes moins difficile maintenant et nous nous arrêtons au premier Nha Nghi que nous trouvons. Il y a des chambres à un lit à 100 000 Dongs. Les vélos resteront à la réception. L'hôtel a le wifi gratuit et il y a l'eau chaude à la douche. A 20 heures et après la douche encore bien utile aujourd'hui nous sortons en direction de la ville.

Les déplacements à pieds sont encore plus difficile qu'en vélo car les trottoirs sont impraticables et il faut marcher sur la chaussée dans la boue (l'arrosage est passé entre temps) et à côté des camions.

Nous trouvons un restaurant à environ 300 mètres de l'hôtel. Il y a des nappes sur les tables et le mobilier ainsi que la vaisselle sont un peu plus luxueux que dans les restaurants que nous fréquentons habituellement. Nous commandons deux soupes et deux coca. Les soupes sont faites avec des nouilles plus grosses que d'habitude. Ce sont probablement des nouilles faites avec du blé et non avec du riz comme d'habitude. Il y a aussi trois variétés de viande dedans. Nous mangeons avec appétit. Nous payons 120 000 Dongs le tout. Les deux coca coûtent habituellement 20 000 Dongs. La soupe est donc à 50 000 Dongs. C'est beaucoup car jusqu'à maintenant nous avons payé entre 10 000 et 30 000 Dongs la soupe. Nous avons déjà probablement subi des majorations touriste occidental mais c'était difficilement détectable. Cette fois ci nous pouvons le dire avec certitude. Rien de bien grave malgré tout car cela ne fait que deux Euros par personne.

Nous sommes de retour à l'hôtel vers 21 heures. Nous devrions avoir une étape d'environ 60 kilomètres demain et nous ne prévoyons pas de partir très tôt. Au terme de l'étape de demain nous serons de nouveau sur l'itinéraire initialement prévu. Nous espérons que nous ne roulerons pas toute la journée dans les travaux mais nous ne pourrons pas y échapper au début. Comme il ne faut pas beaucoup de kilomètres pour être couvert de poussière nous devrions encore arriver bien sales à l'hôtel demain soir.

Dernières nouvelles de la nuit, nous avons été réveillé vers 1 heure du matin par des gens qui frappaient aux portes des chambres. Ils parlaient en vietnamien et nous ne comprenions pas ce qu'ils disaient. Je me suis levé pour ouvrir la porte et je me suis trouvé face à un policier. Ils étaient trois dans les couloirs. Celui qui frappait à notre porte m'a demandé quelque chose que je n'ai pas compris. Il est donc entré dans la chambre après avoir éclairé la lumière. Il a constaté que Michel était présent dans la chambre et il est ressorti.

Il semble que ces contrôles d'hôtel soient une pratique courante au Vietnam. Il faut pourtant laisser les passeports à l'hôtelier et la police pourrait facilement contrôler l'identité des gens présents sans avoir à les réveiller. De plus il n'a pas ouvert la salle de bain ni l'armoire où des gens "non déclarés" auraient largement eu le temps de se cacher. Beaucoup de dérangement donc pour une efficacité limitée.

J13 - mercredi 21 janvier 2015 - Duc Phong - Dong Xoai - 59,19 kms - moyenne 13,32 kms / h - dénivelé montant 497 mètres - pente Maxi 6 % - Dénivelé descendant 631 mètres - pente Maxi descendante 5 %.

Départ tranquille vers 9 heures ce matin sous le regard administratif des deux tenancières du lieu qui voulaient que nous revenions ce soir.

Nous faisons notre pause petit déjeuner environ 3 kilomètres plus loin dans un joli restaurant à la sortie de la ville et un peu à l'écart de la poussière et du bruit du chantier. Nous sommes accueillis par deux charmantes femmes que nous supposons être une mère et sa fille et un papy que nous supposons être le père et grand père des deux autres.

Les deux femmes nous proposent du riz avec du poulet en nous montrant un joli poulet dodu. Nous acceptons sans demander le prix car nous n'avons pas encore connu les vrais grosses majorations de prix régulièrement relatées par les voyageurs surtout hors des circuits touristiques. Nous ne le savons pas encore mais ce jour qui commence verra notre initiation à cette pratique par deux femmes souriantes accompagnées par un papy fatigué et apparemment inofensif.

Le poulet est servi dans une assiette avec de la salade et une tomate découpée en rondelles et le riz, assez peu copieux comparé à ce que nous avons eu jusque là, dans des petits bols. Le tout est bien présenté sans plus. Nous prenons deux bouteilles de coca pour étancher notre soif car nous avons perdu de l'altitude et l'air est plus étouffant ici.

Nous mangeons et buvons et demandons le prix. Les papy nous montre trois doigts. Ce signe indique généralement 30 000 Dongs. Il y a tellement de zéros avec cette monnaie que le prix est souvent donné en nombre de dizaine de mille. Pour notre repas de ce matin cela ne colle pas car les deux coca coûtent généralement 20 000 Dongs et les assiettes de poulets devraient être à environ 25 000 à 50 000 Dongs l'une. Je m'attendais donc à un prix entre 80 000 et 150 000 Dongs suivant le niveau de majoration indolore tel que nous l'avions connu jusqu'ici. Je me doute que le trois n'indique pas un nombre de dizaine de milliers mais de centaines de milliers.

Je demande donc au papy d'écrire le chiffre. Il ne doit pas savoir écrire et demande à la mère, supposée être sa fille, de le faire. Elle s'exécute et écrit 300 000 et 20 000 en dessous. Je suppose que c'est le prix des coca qu'elle nous offre après avoir multiplié par 3 le prix des repas ( nous avons eu un repas équivalent payé 80 000 Dongs il y a deux jours).

Le total ne fait malgré tout que 12 Euros. C'est beaucoup pour un repas ordinaire au Vietnam mais pas vraiment ruineux pour nous. J'aurais peut être dû discuter le prix pour que ces gens ne prennent pas ou perdent cette habitude. Je ne l'ai pas fait mais comme j'avais pris une photo geolocalisee des assiettes je la mettrai sur panoramio à mon retour avec une mise en garde concernant les pratiques douteuses du restaurant.

Les dames veulent être prises en photo avec nous et nos vélos. La plus jeune a aussi un bébé qui sera aussi sur la photo de famille. Pour la photo la plus jeune femme était à côté de Michel et bien serrée contre lui. Etait-ce pour tester l'épaisseur du porte feuille où pour une autre raison plus charmelle ?

Nous reprenons la route et elle est toujours en chantier. Cela durera encore 12 kms et nous aurons notre part de poussière et de boue suivant si le chantier a été arrosé ou non.

Après les 12 kilomètres de travaux nous roulons sur quelques centaines de mètres sur une route au revêtement ancien mais c'est le grand confort en comparaison avec ce que nous avons connu sur plus de 30 kilomètres (environ 20 à 25 kms hier et 12 kms aujourd'hui). Après ce petit passage nous passons sur un pont avec un gros panneau indiquant des travaux. Je pense que l'enfer va recommencer.

Il n'en est rien et nous abordons une route avec un enrobé tout neuf et aucun travaux. Il ne reste que les lignes à peindre et le travail sera fini. La signalisation ne semble pas le point fort de la DDE Vietnamienne. Sur toute la partie en travaux il n'y avait aucune signalisation et chacun se débrouillait à passer où cela était possible. Nous avons souvent slalomer entre les engins pour trouver les passages les moins mauvais.

Nous continuons ainsi jusqu'au kilomètre 30 où nous achetons 2 oranges (500 grammes pour 20 000 Dongs) et deux coca (20 000 Dongs).

Nous continuons ensuite jusqu'au kilomètre 45 où nous faisons une nouvelle pause rafraîchissement avec une pastèque de 2 kgs et un petit ananas (20 000 Dongs le tout). La vendeuse nous prépare les fruits que nous mangeons sur place. Nous lui laissons 10 000 Dongs de pourboire pour le travail et le nettoyage de la table après notre départ.

Nous repartons sous une chaleur étouffante et un soleil de plomb pour la dizaine de kilomètres qu'il nous reste à parcourir. Comme le reste du parcours depuis la fin du chantier ce sera très roulant et les montées de 6 % Maxi ne seront pas longues et facilement franchies.

Nous dépassons le centre de Dong Xoai pour être sur notre route de demain. Nous sommes sur une grande avenue difficile à traverser et les hôtels sont de l'autre côté.

Nous faisons un petit crochet pour voir un hôtel signalé à 200 mètres. C'est un beau bâtiment avec de belles chambres propres et confortables. Il ne reste que des chambres pour trois personnes avec un lit double et un lit simple. Elles sont à 300 000 Dongs (environ 12 Euros ou 14 USD). C'est plus cher que d'habitude mais l'hôtel est bien. Il y a le wifi et de la place pour les vélos à la reception. Nous n'avons pas trop envie de chercher peut être longtemps sous le soleil pour économiser quelques Euros. Ce jour sera celui à plus gros budget de ce début de voyage.

Nous prenons la chambre, elle est au deuxième étage sans ascenseur mais l'escalier est à l'ombre et frais. Il y a la climatisation et un ventilateur dans la chambre. Nous sommes maintenant à environ 90 mètres d'altitude et la climatisation est la bienvenue.

Le soir nous faisons une promenade dans le quartier. L'hôtel n'est pas loin d'un parc très fréquenté par les Vietnamiens le soir. Il y des petites tables et des chaises ainsi que des petites cuisines ambulantes au bord de toutes les allées.

Nous achetons une barquette de maïs poêlé pour moi et des oeufs cuits durs en brochette pour Michel ( 14 000 Dongs ). Nous mangeons tranquillement à une table.

Nous poussons ensuite jusqu'à une autre place avec un monument qui ressemble à nos monuments aux morts. Il y a aussi des gens attablés sur cette place.

Nous rentrons vers 22 heures et il y a encore beaucoup d'activité dans la ville. La plupart des restaurants et des magasins sont encore ouverts et il y a encore beaucoup de monde autour de la place où nous avons mangé.

J14 - jeudi 22 janvier 2015 - Dong Xoai - Dau Tieng - 82,85 kms - moyenne 13,90 kms / h - dénivelé montant 169 mètres - pente Maxi 4 % - Dénivelé descendant 221 mètres - pente Maxi descendante 4 %.

Reveil vers 7h30 ce matin et départ vers 9 heures. La route est bonne au début et le restera toute la journée malgré une dizaine de kilomètres de chantier avec les inévitables passages en terre mais beaucoup mieux organisés que les précédents et avec plus de sécurité pour les usagers.

La première partie du parcours se passe sur une grande route assez peu fréquentée et dans l'ensemble plutôt roulante. La deuxième partie du parcours suit des petites routes très peu fréquentées mais avec un revêtement moins roulant et confortable.

Nous faisons la pause petit déjeuner au kilomètre 15 environ. Nous nous sommes arrêtés à un petit restaurant sympatique qui a bien entendu du riz et plusieurs viandes cuisinées. Il y a du poulet, du boeuf, des poissons et d'autres viandes en sauce. Nous choisissons une viande qui est cuisinée avec de l'ananas. Le riz et la viande sont servis dans des assiettes séparées. La viande à l'ananas est bonne mais elle est assez forte et nous avons un petit doute sur le nom de l'animal dont elle provient. Il aurait fallu demander avant alors nous mangeons et, même si le goût ne nous est pas familier, ce n'est pas mauvais. Nous payons 70 000 Dongs le tout.

Nous reprenons notre route jusqu'à la pause suivante au kilomètre 45 environ. Nous achetons un fruit du dragon, 2 oranges et une poignée de petites bananes pour 25 000 Dongs. Nous prenons aussi 2 coca (20 000 Dongs) que nous buvons en mangeant les fruits.

Nous arrivons à notre ville étape vers 16 heures mais nous ne trouvons pas d'hôtel. Nous demandons d'abord dans une patisserie et le patron nous indique la direction d'où nous venons. Nous sommes en effet passés devant un Nha Nghi mais le portail était cadenassé et il n'y avait personne. Nous profitons d'être dans une pâtisserie bien achalandée pour y acheter chacun un gâteau (14 000 Dongs les deux).

Il n'est pas tard et nous avons encore deux heures avant la nuit. Nous nous écartons donc de l'axe principale de la ville. Nous ne trouvons toujours rien et demandons dans une bijouterie. Les gens sont aimables mais ils sont comme la plupart des Vietnamiens qui semblent penser que nous comprenons naturellement leur langue. Ils se lancent donc dans des explications compliquées dont nous ne comprenons pas le premier mot. Finalement le patron appelle son fils qui met son casque de moto pour nous conduire. C'est un peu gênant pour nous de déranger ainsi ce jeune garçon qui était probablement occupé à autre chose. Je lui montre donc la carte de la ville sur la tablette. Il nous montre un endroit qui correspond à peu près à celui où nous avons vu le Nga Nghi cadenassé. Nous remercions le garçon et faisons route vers l'hôtel devant lequel nous sommes déjà passé.

Nous le retrouvons facilement et le portail est toujours cadenassé. Il y a un petit garçon de 6 ans environ dans la cour. Il s'approche du portail et nous dit quelque chose en vietnamien. Vous l'avez sans doute deviné mais nous n'avons rien compris. Les commerçantes voisines qui sont, au Vietnam comme ailleurs, curieuses s'approchent et nous expliquent par gestes que l'hôtel est fermé pour l'une et qu'il faut attendre pour l'autre. Nous n'attendons pas longtemps car une jeune maman arrive en moto avec sa fille. C'est elle qui habite l'hôtel. Elle fait signe que non. Il est possible que le lieu soit devenu une simple habitation et que le panneau indiquant un Nga Nghi soit resté. Il est aussi possible que cette femme soit seule avec ses enfants et qu'elle ait peur des étrangers.

J'appelle Google au secours et pose quelques questions qu'il traduit gentillement en vietnamien. Toutes les femmes ont du mal à lire. Elle tiennent la tablette à bout de bras. Pourtant elles semblent jeunes et ne devraient pas encore avoir des problèmes de vue. Nous finissons quand même par échanger quelques informations.

Elles nous indiquent une direction et une distance d'environ deux kilomètres. Nous prenons la direction indiquée et demandons après environ 500 mètres. La personne nous indique la même direction et une distance de 1,5 kilomètres. Les informations sont concordantes et nous continuons.

Une centaine de mètres plus loin nous sommes rejoints par une dame en moto qui nous indique un Nga Nghi dont on voit déjà le panneau 50 mètres plus loin sur la gauche. Nous ne reconnaissons pas la dame mais c'est certainement l'une des nombreuses personnes à qui nous avons demandé où il y avait des hôtels dans la ville. Elle fait aussitôt demi tour et nous n'avons même pas le temps de la remercier.

La dame qui tient le Nga Nghi nous propose une chambre assez grande avec un lit double et une salle de bain en deux parties qui sont ensemble aussi grandes que la chambre. Il y a la climatisation mais pas l'eau chaude. Il y a aussi le wifi gratuit et un garage pour les vélos. La chambre est à 150 000 Dongs. Nous la prenons sans hésiter.

Le soir nous retournons sur l'artère principale pour dîner. Nous n'avons pas très faim et nous voudrions surtout éviter la viande car nous en mangeons de trop grandes quantités dans ce pays. Nous nous installons dans un petit restaurant de soupes et expliquons que nous voulons seulement des nouilles et du bouillon. Il faut le dire plusieurs fois car cela ne doit pas être habituel ici. Nos soupes sont servies telles que nous les avions demandées. La dame fait encore quelques tentatives pour que nous y ajoutions des herbes ou du piment puis finie par accepter notre choix. Les soupes sont bonnes et ne nous alourdissent pas. Nous payons 40 000 Dongs pour les deux.

Nous rentrons à l'hôtel vers 20h30. Michel voit que Jean-Pierre a essayé d'appeler avec Skype. Il le rappelle et nous avons une petite conversation. Ils vont bien et Claude commence à se remettre de sa grippe. La région d'Inde où ils sont a 2h30 de décalage horaire avec nous. Lorsqu'il est 21 heures au Vietnam il n'est que 18h30 en Inde.

Nous devrions avoir une petite étape d'environ 40 kilomètres demain. Nous resterons peut être deux nuits à la ville étape qui sera notre dernière escale au Sud Vietnam. Nous passerons ensuite au Cambodge pour environ 2 à 3 semaines.

J15 - Vendredi 23 janvier 2015 - Dau Tieng - Tay Ninh - 32,23 kms - moyenne 14,23 kms / h - dénivelé montant 32 mètres - pente Maxi 2 %.

Réveil vers 7 heures ce matin après une bonne nuit de sommeil. Nous quittons l'hôtel vers 8 heures.

Nous repassons devant la pâtisserie où nous avons acheté des gâteaux hier. Nous faisons une petite provision avec 3 petits gâteaux chacun (28 000 Dongs) pour le petit déjeuner.

Nous nous arrêtons un peu plus loin à un café ambulant. Je prends un café et Michel se contente du thé gratuit. Nous discutons un moment avec des Vietnamiens curieux qui veulent tout savoir de nous. La théière est plusieurs fois rechargée en eau chaude car tous ces bavards se servent du thé en discutant. Le café est à 6 000 Dongs. C'est vraiment pas cher et je laisse la monnaie sur le billet de 10 000 Dongs à la vendeuse pour tout le thé consommé par nos "invités".

Nous reprenons la route qui est toujours tranquille jusqu'au kilomètre 15 environ. Ensuite nous roulons encore le plus souvent sur des petites routes mais le trafic de camions et de voitures y est plus important.

Nous faisons une pause rafraîchissement au kilomètre 25 avec chacun deux jus de canne à sucre (20 000 Dongs les 4 jus). Nous reprenons la route et arrivons rapidement et facilement à Tay Ninh.

Le premier hôtel que nous visitons propose des chambres à deux lits à 300 000 Dongs et d'autres à un grand lit à 250 000 Dongs. La différence est de deux Euros et nous prenons une chambre à 2 lits. Il y a la climatisation, l'eau chaude et le wifi. Les vélos sont en sécurité à la réception. Nous sommes installés dans la chambre un peu avant midi et nous aurons donc tout l'après midi de libre pour visiter la ville dont le principal monument est un église ou un temple Caodaiste (c'est une religion propre au Vietnam).

Vers 13h30 nous allons visiter le parc et le temple Caodaiste. L'hôtel est en face du parc et non loin d'une de ces entrées. Il y a des motos taxi en face de l'hôtel qui essaient de nous convaincre de la nécessité de leurs services. Le parc est grand mais nous pouvons bien faire quelques kilomètres à pieds et aussi prendre nos vélos si nécessaire. Nous leurs montrons nos vélos dans la réception de l'hôtel et ils n'insistent pas.

Quelques centaines de mètres plus loin nous entrons dans le parc. Le site est très beau avec beaucoup de petites constructions à caractère religieux entourées de magnifiques jardins d'agréments très bien composés et entretenus. Le grand temple Caodaiste se repère de loin et nous nous y rendons tout en admirant le décor.

Tout d'abord il convient de présenter cette religion ou secte suivant qui en parle. Cette religion est présentée comme la troisième alliance par ses adeptes qui sont environ 2 millions au Vietnam.

Ce syncrétisme religieux est né dans les années 1920. Il a été créé par Ngo Minh Chieu, fonctionnaire de l'administration coloniale, qui aurait eu plusieurs apparitions et serait entré en contact avec un esprit nommé Cao Dai. Cette esprit demandait à être représenté sous la forme d'un oeil symbolique. D'inspiration bouddhiste ce syncrétisme religieux place toutes les religions pratiquées au Vietnam sous l'autorité suprême de Cao Dai. Le Caodaisme est la dernière révélation divine. L'homme doit se soustraire aux réincarnations par l'observation de certaines règles. On retrouve sur le même plan les prophètes Jésus, Mahomet et Confucius ainsi que les saints Victor Hugo, Sun Yat Sen, Jeanne d'arc, Pasteur, Lénine et Winston Churchill etc.... La divinité suprême est représentée par un oeil. Le message divin est transmis directement aux disciples par le biais de cérémonies de communication avec les esprits (Co But). Les prêtres, hommes et femmes, sont dirigés par un souverain. Le Saint-Siège est à Tay Ninh. Les prêtres observent les voeux de chasteté, de pauvreté et de végétarisme.

Il existe d'autres religions ou sectes aux Vietnam, par exemple Hoa Hao qui compte environ 1,5 millions d'adeptes dans le delta du Mekon. Aujourd'hui nous sommes dans la Rome du Caodaisme alors nous en resterons à cette religion.

Les photos en dirons plus sur l'aspect du temple que les longues et fastidieuses descriptions que je pourrais tenter de faire. Je me contenterai donc de d'écrire comment se passe la visite.

Première particularité il ne faut pas entrer par la porte principale qui est pourtant grande ouverte. L'entrée des hommes se fait par une petite porte à droite du bâtiment et celle des femmes par une entrée identique sur la gauche. Cette règle ne semble pas être suivie à la lettre car nous avons vu des femmes entrer à droite et des hommes à gauche. Il y a des deux côtés du bâtiment et en face des portes des tapis, sur environ 10 mètres, imitant des pétales de fleurs. Il faut se déchausser au début du tapis et marcher dessus ensuite jusqu'à l'entrée du bâtiment. Ce point semble important car des personnes, hommes ou femmes suivant le côté, replacent les chaussures enlevées trop près du bâtiment à l'extrémité du tapis.

Deuxièmement, la circulation à l'intérieur du temple. Il faut marcher sur l'allée externe du bâtiment. L'allée intermédiaire entre l'allée externe et l'allée centrale est autorisée pour prendre des photos mais ce n'est pas une allée de circulation. L'allée centrale semble interdite aux profanes que nous sommes.

Troisièmement, le contournement du coeur se fait sur la marche la plus basse et le plus éloignée de l'oeil qui siège au centre. Passé le milieu du coeur l'homme habillé de blanc qui nous accompagnait (prêtre ou simple adepte ?) fait demi tour et nous laisse sous la surveillance d'une femme vêtue de blanc egalement. Elle nous accompagnera pour la visite du côté entrée femmes et jusqu'à la porte centrale par laquelle il ne faut pas sortir non plus. Il faut donc traverser l'entrée et il est possible d'y prendre des photos. Une des femmes nous proposent même de nous prendre en photo devant Victor Hugo. Nous acceptons et le dame fait une photo avec chacun de nos appareils.

Nous mettons 20 000 Dongs dans une urne prévue pour les dons avant de quitter le batiment.

Nous continuons la visite du parc et des jardins et nous nous dirigeons vers un petit restaurant proche de la porte par laquelle nous en sortons.

Nous faisons un rapide repas avec chacun un sandwich et un pepsi ( 45 000 Dongs le tout). Nous rentrons ensuite un moment à l'hôtel pour nous mettre au frais, faire le tri des photos et écrire ce texte.

La ville reste est encore active vers 21 heures. Ce n'est pas la grande foule mais il y a beaucoup de commerces encore ouverts.

Nous achetons d'abord 3 petits pains au cesame fourrés de riz sucré ( 15 000 Dongs les trois). L'essai est concluant c'est très bon. Nous en prenons quatre autres pour manger plus tard ou demain matin. Nous achetons aussi une bouteille de 1,5 litre de 7UP pour 16 000 Dongs et rentrons vers 21h30.

Encore une bonne nuit de sommeil en perspective après une journée calme et peu fatiguante. Demain nous prenons la direction du Cambodge. Nous devons être à environ 45 kilomètres de la frontière. Nous ne savons pas encore si nous entrons au Cambodge demain ou après demain. Nous ne savons pas si nous trouverons un hébergement entre la frontière et Kampong Cham. Si nous ne trouvons rien l'étape entre Tay Ninh et Kampong Cham fera environ 120 kilomètres. Le terrain est facile et ce serait faisable mais nous ne savons pas combien de temps il nous faudra pour les formalités à la frontière. Nous déciderons donc demain en fonction des éventuels hôtels côté Vietnamien et de l'affluence au poste frontière.

J16 - Samedi 24 janvier 2015 - Tay Ninh (Vietnam ) - Krong Suong (Cambodge) - 99,67 kms - moyenne 14,84 kms / h - dénivelé montant 75 mètres - pente Maxi 3 % (presque plat).

Réveil vers 7 heures ce matin pour un départ à 8 heures. La route est plate et facile et il en sera ainsi toute la journée.

Nous commençons doucement car nous pensons faire une très courte étape aujourd'hui mais le programme de notre journée, comme toute autre chose, n'est pas gravé dans le marbre. Nous faisons néanmoins comme si nous avions beaucoup de temps devant nous.

Nous commençons par une halte sur un petit marché ou nous achetons 1 kgs d'orange (2 oranges et 8 madarines) pour 40 000 Dongs et un fruit du dragon de 500 grammes pour 10 000 Dongs à une jeune vendeuse très sympatique.

Nous nous installons ensuite à un café pour manger nos fruits. Je prends un café et Michel boit du thé. Le café coûte encore 6 000 Dongs ici et le thé qui est sur la table est gratuit.

La patronne du café est très sympatique aussi et sait bien communiquer, ce qui n'est pas fréquent au Vietnam. Après nous avoir servi elle revient rapidement avec un papier et un stylo. Elle écrit en anglais mais ne semble pas le parler. Pas de problème c'est plus simple ainsi. Elle inscrit ces questions et j'écris les réponses en dessous. Rien de bien compliqué. D'où sommes nous ? D'où sommes nous partis en vélo et à quelle date ? Quelles villes avons nous visités au Vietnam ? Où allons nous ensuite ? Quand et où terminons nous ? Les réponses ont l'air de la satisfaire et elle repart vers sa cuisine.

Elle revient bientôt en me demandant de lui redonner les 2 billets de 2 000 Dongs qu'elle m'avait rendu sur le billets de 10 000 Dongs. Je pense que c'est parce qu'elle trouve que nous vidons trop vite la théière. Cela nous arrange un peu car nous avions deja convenu de lui laisser la monnaie en pourboire. Mais je me trompais sur ses intentions. Lorsque je lui ai donné les 4 000 Dongs elle a sorti de sa poche le billet de 10 000 Dongs que je lui avait donné pour payer le café. Nous trouvions déjà que 6 000 Dongs (moins de 0,25 Euros) pour un café et plusieurs verres de thé c'était bien peu alors 4 000 Dongs c'est vraiment très peu.

Nous laissons les choses ainsi pour l'instant mais j'ai encore deux billets de 2 000 Dongs dans le porte monnaie pour le pourboire en partant. Nous continuons a manger nos fruits et à siroter thé et café. Il y a 4 vietnamiens installés à côté de nous et il nous posent aussi des questions. Il y a deux jeunes dans la quarantaine et deux plus anciens qui ont 73 et 78 ans. Ils tournent au café glacé et semblent en excellente santé sauf pour les dents qu'ils ont rares.

Il y a aussi une table avec deux joueurs d'échecs (ce doit être un jeu chinois proche du jeu d'échecs qui semble très populaire au Vietnam) et deux spectateurs conseilleurs.

Lorsque vient le moment de reprendre la route la dame refuse catégoriquement tout pourboire. Ne voulant pas la fâcher je remets les billets dans le porte monnaie. Finalement c'est aussi frustrant de profiter de la bonté de gens plus pauvres que soit que de ce faire"arnaquer" par des peut être plus riches ou en tout cas plus riches que la moyenne de leur compatriotes.

Nous reprenons la route et arrivons rapidement et facilement à Tan Bien qui est la dernière ville Vietnamienne sur notre route. Il y a des Nha Nghi et nous pourrions y dormir mais nous n'avons fait que 35 kms et il n'est pas encore 11 heures. La ville (peut être une ville, on ne sait pas) suivante inscrite sur les bornes kilométriques est proche de la frontière et à 14 kilomètres. Elle s'appelle Xa Mat.

Nous ne savons pas si nous pourrons y dormir ou non mais nous décidons d'y aller. Nous arrivons rapidement au poste frontière Vietnam - Cambodge sans avoir vu de ville. Xa Mat n'est peut être que le nom du lieu où du village où est installé le poste frontière.

Puisque nous y sommes nous passerons au Cambodge aujourd'hui bien que cela ne fut pas notre intention en début de journée.

Nous passons le contrôle de sortie du Vietnam sans problème et avec des officiers sympathiques et décontractés. J'ai quand même dû ouvrir une sacoche. Je pense que c'est le cadenas qui intriguait un peu. Je ne sais pas pour quelle raison mais nos drapeaux semblaient poser problème. Malgré mes explications, ce n'est pas un emblème national mais seulement pour être vu dans la circulation, il a fallu les coucher à l'horizontal pour franchir les 100 mètres qui séparent les postes Vietnamien et Cambodgien.

Nos fanions ne sont pourtant que des lambeaux de gilet de sécurité. Je pense que si nous avions porté sur nous des gilets de sécurité cela n'aurait posé aucun problème mais en hisser un morceau sur un bâton de 5 mm de diamètre et de un mètre de haut a une autre signification. Cela pourrait être pris pour une tentative de prise de possession d'un territoire neutre entre deux postes frontières.

Voilà nous quittons donc momentanément le Vietnam avec nos pavillons affalés. La suite de ce texte raconte notre première journée au Cambodge.

 

L'entrée au Cambodge prend un peu plus de temps. Il faut d'abord remplir le formulaire de demande de visa et pour l'avoir il faut réveiller l'officier qui dort dans son hamac. Nous n'osons pas entrer dans la cabane qui lui sert de bureau et attendons devant le guichet. Quelqu'un de plus habitué du lieu et des gens que nous nous voit et entre secouer l'endormi. L'homme se lève rapidement et s'excuse. Nous constaterons par la suite (voir la parenthèse ci-dessous) que cet un homme aimable et sympatique est aussi un petit filou. Il nous remet les documents et nous indique une table où nous pouvons nous asseoir pour les remplir. Le prix du visa Cambodgien, qui était de 20 USD il y a deux ans (25 USD avec les suppléments) est passé à 35 USD. J'ai vu que c'était le prix des e-visa et je m'attendais à ce tarif.

Petite parenthèse importante le prix du visa Cambodgien est actuellement de 30 USD. Nous avons rencontré des français deux semaines plus tard à Ban Lung. Par hasard nous avons abordé le prix des visas. Le couple originaire d'Angers est arrivé à Phnom Penh par avion. Ils ont payé le visa 30 USD. Les deux jeunes filles originaires de Boen sur Lignon et arrivées de Thaïlande par Poipet ont aussi payé le visa 30 USD. Poipet est pourtant un passage réputé pour les petites et plus grosses arnaques. Au final nous sommes passés à un poste frontière dont on entend pas parler et nous sommes les seuls à nous être fait avoir de 5 USD par personne. Nous n'avions pas pensé à nous renseigner avant et les 35 USD correspondaient au prix annoncé pour le e-visa. Si nous avions connu le prix nous ne l'aurions pas demandé et aurions payé les 60 USD correspondants aux 2 visas. Un autre enseignement à retenir est qu'il faut se méfier des gens sympatiques et joviaux autant que de ceux qui le sont moins.

Nous remplissons les formulaires, payons et repartons avec un visa Cambodgien collé sur nos passeports. Il faut encore remplir les fiches d'immigration avant de se présenter au contrôle d'entrée. Comme d'habitude il y une ligne "adresse au Cambodge" que nous laissons en blanc faute d'avoir pris le temps de relever une adresse d'hôtel à Kampong Cham. L'entrée se passe aussi bien que la demande de visa. L'officier est tout aussi sympatique que son collègue des visas. Il me pose la question au sujet de l'adresse au Cambodge. Je lui réponds que je ne sais pas. Ce à quoi il répond "OK Adventure". Il nous rend les passeports tamponnés et avec le double de la fiche d'immigration agrafée. Nous pouvons séjourner au Cambodge jusqu'au 24 février 2015.

Il est presque 13h30 et nous nous arrêtons dans un petit restaurant. Nous n'avons pas un seul Riel mais des USD et cette monnaie est normalement acceptée dans le pays au cours quasi invariable de 4 000 Riels pour 1 USD. La dame à qui nous voulons acheter des beignets fourrés à la viande nous montre des Riels et ne semble pas vouloir de nos USD. Un jeune homme qui tient le restaurant à côté s'approche. Il parle un peu anglais et nous arrivons à nous expliquer. Il parle avec la femme qui finalement accepte les USD. Nous avons donc 4 beignets pour 1 USD.

Nous prenons les boissons, 2 cocas pour 1 USD, chez le jeune homme et mangeons nos beignets à table. Nous complètons avec deux desserts (1 USD les deux). En parlant avec le jeune homme nous apprenons qu'il est vietnamien ainsi que toute sa famille. Il ne parle ni ne lit le Cambodgien.

Nous reprenons la route et snobbons 3 belles guesthouses au kilomètre 63 car il est trop tôt et la ville semble en fête et est assez bruyante. Nous passons ensuite dans plusieurs villages sans voir d'hôtel ni de guesthouse. Il faudra arriver presque au centième kilomètre et une demie heure avant la nuit pour en trouver deux dans une ville assez importante. Nous visitons en premier celle qui semble la plus jolie. Il y a des chambres avec deux grands lits doubles, ventilateur et eau froide à 8 USD. Il y a le wifi gratuit et une grande cour pour les vélos. Nous nous y installons pour la nuit.

Après la douche nous dinons dans un restaurant simple avec chacun une assiette de riz et deux oeufs au plat. Comme boisson il y a une théière chaude et deux verres remplis de glace. Le tout coûte 10 000 Riels (soit 2,50 USD). Je paie avec un billet de 5 USD et la jeune fille, qui parle très bien anglais, me rend 10 000 Riels. Le compte est bon et nous commençons à faire notre cagnotte en Riels pour les petits achats.

Demain nous devrions faire une étape très courte de 25 kilomètres environ. Nous resterons peut être deux nuits à Kampong Cham si la ville nous plait.

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